Le Centre commun de recherche de l’UE a publié, le 10 juin dernier, un rapport intitulé "Delivering on Equality and Inclusion". Ce document, rédigé par l'experte en inclusion sociale Laura Cassio, propose une feuille de route pour promouvoir l'égalité en s'appuyant sur des législations contraignantes et des politiques universelles menées par l’empathie et la transparence. L’objectif du rapport est de mieux comprendre comment les mesures en faveur de l’égalité sont comprises et acceptées par les différents groupes dominants et majoritaires dans la société.
Entre contrainte et empathie, soutenir la cohésion sociale pour une société plus égalitaire
En premier lieu, le rapport présente les législations contraignantes comme les solutions pour des changements durables. Le rapport préconise ainsi des mesures législatives contraignantes comme celles en Norvège où des quotas de genre ont été instaurés en 2003, faisant passer la représentation féminine dans les conseils d'administration de 6 % en 2002 à 40 % en 2009. Une même tendance est observable en France depuis 2011 avec une loi similaire qui a permis de faire augmenter la part de femmes dans les conseils de 10 % à 44,6 % entre 2009 et aujourd’hui.
La promotion de l’empathie et de la cohésion sociale sont également mentionnées dans le rapport qui identifie ces approches comme de vrais vecteurs clés pour un changement social en profondeur. La Suède est prise en exemple car cette approche a été utilisée et a été particulièrement essentielle pour que les politiques d'intégration des immigrés soient acceptées, contribuant ainsi à maintenir la cohésion sociale au sein du pays.
Universalité et transparence des mesures pour une meilleure acceptation
Le rapport recommande des politiques d'égalité qui bénéficient à toute la société. Cibler uniquement des groupes spécifiques ne paraît pas viable et ne favorise pas la cohésion et la tolérance entre les citoyens qui sont la base de l’acceptation de l’évolution des normes sociales. Ainsi, aux Pays-Bas, la reconnaissance des couples de même sexe en 2001 a été bien acceptée grâce à une tradition de tolérance. La législation doit également être vue comme un moteur d’influence de l’évolution des normes, comme l’a révélé la loi de 2015 votée en Allemagne et portant sur les quotas de genre dans les conseils de surveillance des grandes entreprises.
Enfin, le rapport souligne que la transparence dans les critères de distribution des ressources est particulièrement importante pour gagner la confiance des citoyens. De même, le rôle des organisations internationales et des institutions européennes est crucial : par leurs directives, elles ont la possibilité d’établir des standards européens et internationaux et ainsi d’encourager à une harmonisation et à un développement des pratiques égalitaires.