La bioéconomie bleue comprend l’ensemble des activités économiques liées à l’utilisation de ressources biologiques aquatiques renouvelables pour fabriquer des produits. Elle comprend notamment la culture des algues.
Ce secteur a justement fait l'objet d'un rapport, publié récemment par l’Observatoire européen du marché des produits de la pêche et de l’aquaculture (EUMOFA), qui dresse le bilan des activités 2022 en matière de bioéconomie bleue.
Quel état des lieux pour le secteur des algues ?
La plupart des acteurs européens opérant dans le secteur des algues marines travaillent dans des start-ups dans lesquelles les produits ne sont pas encore commercialisables. À titre d’illustration, la sargasse est une algue brune avec un fort potentiel car elle est riche en vitamines, magnésium, calcium et autres nutriments qui sont bénéfiques pour les systèmes nerveux, digestif, circulatoire, osseux et métabolique. Toutefois, le marché européen des algues n’étant encore qu’à ses débuts, il n’existe pas de réel demande pour ce produit.
Pour faciliter son développement, le rapport préconise notamment de sensibiliser la société au travers de campagnes de communication afin d’accroître l’acceptation par les marchés. Le rapport indique également qu'il faut améliorer le cadre de gouvernance et la législation du secteur. Des obstacles subsistent aujourd’hui quant aux différences de réglementations entre les Etats membres et au sein même des territoires à l’échelle nationale. Enfin, le rapport 2022 sur la bioéconomie bleue explique que le secteur devrait pouvoir se développer aussi au travers des technologies et, notamment, des technologies de l’information, de la surveillance automatisée à haute sensibilité, de l’analyse dans le cloud, des réponses automatisées et robotiques en temps réel, qui faciliteront la gestion des cultures. Cependant, pour que ces technologies soient mobilisées, le secteur a besoin d’investissements. L’initiative BlueInvest, lancée par la Commission européenne et le Fonds européen d’investissement en 2022, entendent notamment répondre à cette problématique.
Les algues, une solution pour atténuer les effets du changement climatique ?
Les algues, à l’instar des arbres et de l’océan, peuvent agir comme puit de carbone. Ainsi, le rapport préconise de mettre en œuvre des actions de conservation et de restauration des algues. Afin de tirer pleinement parti du potentiel des algues en terme d’atténuation du changement climatique, il faudrait par ailleurs développer davantage les connaissances sur ce secteur. Le rapport cite par exemple les écosystèmes d'algues sauvages existants en Europe, assez peu évalués à ce jour.
Les algues, une opportunité pour les économies régionales ?
En raison des problématiques évoquées ci-dessus, les investissements dans le secteur sont encore aujourd'hui très faibles. Le rapport souligne qu’il est important que l’échelon régional s’empare du sujet. Si des mécanismes de stimulation du marché sont essentiels pour soutenir le transfert de technologie de la recherche vers le marché, il peut être pertinent de favoriser le transfert d’expertise entre les régions où la production est déjà mature et celles qui souhaitent développer le secteur.
Plus d'Information:
Rapport sur l’économie bleue de l’UE – édition 2022