Dans le cadre de la présidence tournante du Conseil de l’UE, la Pologne remplacera la Hongrie à partir du 1er janvier 2025. Elle assurera cette présidence pendant 6 mois. Le 10 décembre, les autorités polonaises ont présenté l’identité visuelle de cette présidence et ses priorités qui peuvent être résumées en un mot : sécurité.
Les sept dimensions de la sécurité
La Pologne assurera donc la présidence du Conseil de l’UE lors du premier semestre 2025. Ce sera la deuxième fois depuis son adhésion à l’UE en 2004.
Dans un contexte qu’elle décrit comme « incertain » et « inquiétant » avec « des tensions géopolitiques croissantes » notamment dans le cadre de la guerre en Ukraine, « l’érosion de l’ordre international » et « des attaques hybrides visant la démocratie et la sécurité européennes », la Pologne a décidé de construire sa présidence en déclinant sept dimensions de la notion de sécurité.
-
Défense et sécurité
La première dimension porte évidemment sur la défense et la sécurité. La présidence polonaise « fera pression pour un débat approfondi sur le financement de la défense dans l’UE ». Elle estime également qu’il est nécessaire que l’UE soutienne son industrie de la défense.
L’une des priorités présentées sur le site Internet de la présidence au sein de ce volet est le renforcement de la coopération avec l’OTAN. Pour rappel, la Pologne a une relation privilégiée avec les Etats-Unis. Elle aura donc un rôle important à jouer dans ce domaine alors que Donald Trump, président élu des Etats-Unis, a annoncé lors d’une interview avec le média américain NBC News qu’il était prêt à quitter l’OTAN si les Etats alliés, dont les Européens, ne payaient pas « leurs factures » et ne traitaient pas les Etats-Unis « de manière juste ».
-
Protection des personnes et des frontières
Cette dimension vise à assurer la « sécurité intérieure » aux citoyens européens ainsi qu’à faire face « au défi de la migration et de la sécurité aux frontières extérieures de l’UE ». La Pologne veut notamment répondre aux menaces hybrides et participer au bon fonctionnement de l’espace Schengen.
Pour cela, elle propose plusieurs domaines d’actions comme le renforcement des capacités européennes en matière de protection civile et de résilience aux crises ou la lutte contre le terrorisme et la radicalisation.
-
Résistance à l’ingérence étrangère et à la désinformation
La Pologne souhaite « renforcer la résilience de la démocratie pour freiner la polarisation et la radicalisation ». Elle note pour cela qu’il est nécessaire de reconnaître et « d’éliminer » la désinformation et la manipulation étrangère en coordonnant la lutte contre la manipulation des informations et en développant des services numériques modernes et sécurités.
-
Assurer la sécurité et la liberté d’entreprendre
En lien avec la vision de la nouvelle Commission, la présidence polonaise souhaite approfondir le marché unique et mettre en œuvre la simplification avec la réduction des charges bureaucratiques.
Une de ses priorités sera également de « rétablir une concurrence loyale pour l’industrie de l’UE sur la scène internationale ».
Dans ce cadre, la Pologne veut engager une discussion sur la forme que prendra la future politique de cohésion.
-
Transition énergétique
La guerre en Ukraine a fait mettre sur le devant de la scène la question de la sécurité énergétique. La Pologne souhaite voir « le retrait complet des importations de sources d’énergie russes ». Dans le même temps, elle estime que les citoyens et les entreprises de l’UE doivent avoir accès à l’énergie à un prix abordable.
-
Une agriculture compétitive et résiliente
Cette sixième dimension porte sur la sécurité alimentaire. La présidence polonaise défend une politique agricole commune (PAC) forte et des revenus stables pour les agriculteurs. C’est également la position du nouveau commissaire européen chargé de l’Agriculture et de l’Alimentation, Christophe Hansen.
-
Sécurité sanitaire
Enfin, la Pologne travaillera sur la transformation numérique des soins de santé. Ces travaux avaient été relancés en 2022 avec la pandémie de Covid-19.
Elle veut par ailleurs prendre en compte la sécurité sanitaire sous différents aspects : la santé mentale à l’ère du numérique, la diversification des chaînes d’approvisionnement en médicaments et la prévention des maladies.