Le programme d'Observation de la Terre de l'Union européenne, plus connu sous le nom de Copernicus, a récemment dévoilé son rapport "2022 Global Climate Highlights" sur les faits marquants à l'échelle climatique de l'année passée.
Il est essentiel de retenir de ce rapport est que les résultats ne sont pas optimistes.
Une nouvelle année record en termes de températures en Europe et dans le monde
L'Europe est aujourd'hui le continent connaissant le réchauffement climatique le plus rapide.
En effet, à son échelle, 2022 a été la 2ème année la plus chaude jamais enregistrée après 2020. De plus, toute l'Europe, à l'exception de l'Islande, a connu des températures annuelles supérieures à la moyenne de la période 1991-2020.
Cette tendance est d'autant plus marquante que de nombreux pays ont enregistré pour 2022 un record de leurs températures nationales depuis 1950. C'est le cas du Portugal, de l'Espagne, de la France, du Royaume-Uni, de l'Italie, du Luxembourg, de la Suisse, de la Slovénie, de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine.
Le rapport révèle également que 2022 a été l'été le plus chaud jamais enregistré en Europe avec des températures moyennes supérieures de 0,4°C par rapport à l'été 2021. Les températures du mois d'août ont même augmenté de 0,8°C par rapport au dernier record enregistré en 2018.
Ce phénomène a eu de nombreuses répercussions du fait de la sécheresse et du déficit d'averses :
- Canicules et méga-feux dans l'ensemble de l'Europe, notamment dans le Sud-Ouest (France - Espagne) ;
- En Europe, cela a eu des répercussions sur le secteur agricole dans plusieurs pays, des incidences sur le transport fluvial ou encore sur la gestion de l'énergie ;
- A l'échelle internationale, il est possible de retenir les inondations historiques au Pakistan, ou encore au Nigeria, les canicules estivales en Chine, la sécheresse dans la Corne d'Afrique, etc.
- Le phénomène La Niña a également entraîné un phénomène inverse aux températures exceptionnellement chaudes, puisque celles dans l'est de l'Australie ont été plus froides qu'à l'accoutumée.
- Dans l'Antarctique, "l'étendue de la glace de la mer Antarctique a atteint un plancher record ou quasi record" alors qu'en février 2022 elle avait déjà atteint "le minimum enregistré en 44 ans d'observations satellite" selon le rapport.
Les enjeux que soulèvent ces records
La réalité de ces augmentations pose la question de l'action climatique et de l'engagement des Etats et des organisations internationales afin de limiter les conséquences du changement climatique.
Selon Samantha Burgess, cheffe adjointe du service Copernicus ayant publié ce rapport, a commenté "2022 a été une nouvelle année de phénomènes climatiques extrêmes" qui "montrent que nous subissons déjà les conséquences dévastatrices du réchauffement de notre planète". Les conclusions du rapport "démontrent clairement que pour éviter les pires conséquences, la société devra à la fois réduire d'urgence les émissions de carbone et s'adapter rapidement à l'évolution du climat".
En effet, la réalité n'est pas des plus optimistes puisque les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ont sonné l'alarme en 2022 soulignant qu'il ne restait plus que 3 ans pour réellement inverser la tendance et atteindre les objectifs de Paris.
Pour rappel, les Accords de Paris, signés lors de la COP21 en 2015, prévoyaient de limiter le réchauffement climatique bien en dessous des 2°C, avec une cible de 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle. Selon le rapport Copernicus, en 2022 nous sommes à une augmentation de 1,2°C par rapport à l'ère préindustrielle.
Il est clair que l'enjeu majeur de la communauté internationale aujourd'hui, selon le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, est d'agir afin de "maintenir en vie" cet objectif de 1,5°C en réduisant les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère ainsi que celles de méthane - qui sont toutes deux toujours en perpétuelle augmentation.
Plus d'Information:
Lien vers le rapport Copernicus sur l'année 2022
Lien vers les rapports du GIEC
