Le 16 octobre dernier, l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) a publié un rapport, réalisé à la demande de la Présidence allemande du Conseil de l’UE sur les inégalités hommes-femmes en matière de répartition du travail rémunéré et non rémunéré dans le secteur des soins en Europe.
Dans ce rapport, le secteur des soins est défini comme le « travail effectué par des professionnels moyennant une rétribution financière, donc, mais également les activités entreprises sans rémunération, notamment au sein du foyer ou auprès de proches »
Ce rapport souligne que la pandémie de la COVID-19 a renforcé les inégalités présentes dans le secteur des soins en Europe. En effet, pendant la crise, la charge de travail des soignants a explosé qu'il s'agisse « des parents isolés qui s'occupent de leurs enfants à la maison ou des infirmières qui soignent les patients dans les hôpitaux ».
De même, les emplois les moins bien rémunérés dans le secteur des soins sont occupés à 76% par des femmes. Le rapport mentionne aussi que 92% des femmes dans l’UE sont des « aidantes régulières » qui fournissent des soins non rémunérés au moins plusieurs jours par semaine et 81% sont des aidantes journalières contre 68% et 48% des hommes, respectivement.
Selon le rapport, les responsabilités qu’incombent le secteur des soins constitue un frein aux perspectives d’emploi des femmes. Ces dernières sont plus nombreuses à travailler à temps partiel, dans des emplois temporaires et mal rémunérés. Elles sont aussi sous-représentées dans les grandes entreprises et au niveau de la direction.
Selon l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes, le travail de soins non rémunéré que les femmes assument est l’un des principaux facteurs contribuant à l’écart de rémunération entre hommes et femmes. Dans ce secteur dans l’UE, le salaire horaire brut moyen des femmes est inférieur de 16 % à celui des hommes.
Des solutions sont proposées dans ce rapport, telles que l’adoption de mesures visant à renforcer le cadre juridique existant dans les États sur les prestations de soins, le développement d’une stratégie européenne sur l'aide sociale et la protection sociale ou encore la promotion d'une répartition plus équitable des soins non rémunérés au sein du ménage.
Enfin, le Conseil de l’UE travaille actuellement sur un projet de conclusions portant sur l’évaluation et la répartition du travail rémunéré et non rémunéré entre les hommes et les femmes. Il va utiliser les résultats de ce rapport pour faire avance son projet de conclusion.
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