Le 25 juin dernier, l’Ukraine et la Moldavie ont franchi une étape historique en ouvrant officiellement les négociations de leurs adhésions respectives à l’Union européenne. L’Ukraine notamment, aux prises avec la Russie depuis plus de deux ans dans une guerre sanglante, attend beaucoup de ce processus de rapprochement.
L’UE, espoir de stabilité et de prospérité pour les pays candidats
Dès février 2022, l’Ukraine avait déposé sa candidature pour devenir membre de l’UE, quelques jours après le début de l’invasion russe. En juin de la même année, le pays a obtenu le statut de candidat. Dès décembre 2023, les dirigeants de l’UE ont déclaré que les négociations d’adhésion serait très prochainement officiellement ouvertes, dans une démarche historiquement rapide et urgente face à la menace qui pèse sur le pays.
Denys Shmyhal, Premier ministre ukrainien, s’est réjoui de l’ouverture officielle des négociations le 25 juin et a déclaré « Ce jour marque le début d'un nouveau chapitre dans les relations entre l'Ukraine et l'Union européenne ». La vice-première ministre ukrainienne chargée de l'Intégration européenne et euroatlantique, Olha Stefanishyna, a souligné l'importance de cette étape pour l'avenir de l'Ukraine en déclarant « [Qu’il] s'agit d'un moment véritablement historique pour mon pays. Toute la nation est solidaire derrière cette décision. C'est une étape très importante pour l'avenir de l'Ukraine, sa future adhésion à l'Union européenne, mais aussi pour le développement futur de l'Ukraine ». La vice-première ministre espère ainsi une adhésion avant 2030.
La Moldavie, qui a déposé sa candidature en mars 2022 et a obtenu le statut de candidat en juin de la même année, a également ouvert ses négociations d’adhésion le 25 juin. Le Premier ministre moldave Dorin Recean a promis que son pays ferait tous les efforts nécessaires pour remplir l’ensemble des conditions requises pour devenir membre, en estimant que le pays pourrait être prêt à adhérer à l’horizon 2030.
Les dirigeants européens ont tout de même souhaité tempérer en rappelant que chaque pays candidat doit adopter l’acquis communautaire, remplir un certain nombre de conditions et respecter des règles strictes qui font de l’adhésion un processus toujours long et complexe. Olivér Várhelyi, Commissaire à l’Élargissement, a précisé que le processus de criblage ou « screening process » devrait commence prochainement pour identifier les problématiques à gérer et les domaines dans lesquels la préparation devrait être intensifiée.
Défis et perspectives de ces adhésions
Les négociations d’adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie à l’UE sont marquées par de nombreux défis. Un engagement politique fort et continu est attendu des pays candidats pour mener à bien les réformes nécessaires, notamment en matière d'État de droit, de système judiciaire, d'administration publique, de lutte contre la corruption et de droits des minorités.
La Hongrie a exprimé des réserves sur la capacité de l’Ukraine à remplir ces critères d'adhésion, ce à quoi Olha Stefanishyna a répondu qu’un soutien de la Hongrie au cadre de négociation était très important pour que l’Ukraine surmonte les obstacles en vue.
En Moldavie, un prochain référendum, prévu pour le 20 octobre, va s’avérer crucial pour que la population puisse s’exprimer sur une potentielle adhésion à l’UE. Dans un contexte d’ingérences de la Russie, ce référendum est perçu comme un véritable test, notamment car des opérations de désinformation sont en cours pour en influencer le résultat.