Dans la perspective de la Journée internationale de la tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines, le 6 février 2025, la Commission européenne a rappelé la nécessité de mettre fin aux mutilations génitales féminines en Europe et dans le reste du monde. Selon plusieurs organisations internationales, environ 27 millions de filles risquent de subir des mutilations génitales d’ici 2030 si les actions mises en oeuvre ne s'accélèrent pas.
Comprendre l'ampleur des mutilations génitales féminines et leurs conséquences
Selon ONU Femmes, les mutilations génitales féminines (MGF) constituent une violation des droits humains. Ces mutilations seraient pratiquées sur plus de deux millions de filles, chaque année. ONU Femmes estime qu'aujourd'hui environ 230 millions de femmes et de filles ont subi des MGF. Ce chiffre a augmenté de 15 % au cours des huit dernières années (soit 30 millions de cas supplémentaires).
Les MGF peuvent être définies comme " toutes les interventions impliquant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non médicales". Elles sont classées en quatre catégories : la clitoridectomie ; l'excision ; l'infibulation ; et toutes les autres interventions néfastes au niveau des organes génitaux féminins.
En plus de la violence physique et psychologique de ces actes, les mutilations peuvent entraîner des risques sanitaires à long terme pour les filles et les femmes : douleurs chroniques, kystes, cicatrisation anormale, problèmes menstruels...
Les MGF seraient pratiquées dans 92 pays dont presque la moitié disposent de lois interdisant les MGF. En Europe, par exemple, des cas de MGF ont été signalées en Géorgie, en Russie et au Royaume-Uni. La Commission européenne estime "que 190 000 filles de 17 pays européens risquent d'être mutilées, tandis que 600 000 femmes doivent supporter les conséquences des mutilations génitales féminines en Europe".
Les actions européennes et internationales mises en œuvre pour lutter contre ces mutilations
Dans ce contexte et à l'occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines, la Commission européenne et la haute représentante/vice-présidente Kaja Kallas ont réaffirmé la détermination sans faille de l'UE à éradiquer les mutilations génitales féminines en Europe et dans le reste du monde.
Le communiqué de la Commission rappelle plusieurs actions mises en œuvre dont l'adoption d'une Directive en 2024 sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique "qui impose aux États membres d'inclure les mutilations génitales féminines parmi les infractions pénales spécifiques dans leur code pénal national, d'établir des mesures de prévention et des formations à l'intention des professionnels de la santé, de fournir aux survivants de cette pratique un soutien spécialisé spécifique et de collecter des données sur les cas signalés de mutilations génitales féminines".
En lien avec les Nations Unies, l'UE soutien également l'initiative Spotlight. Cette initiative vise à à mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles en coordonnant un large éventail de ressources et de partenaires mondiaux et en ayant un impact au niveau local par l’intermédiaire de la société civile et d’autres parties prenantes.
Enfin, le programme «Citoyens, égalité, droits et valeurs» (CERV) de la Commission propose de financer des projets de lutte contre la violence à caractère sexiste et la violence à l'égard des enfants, y compris contre les mutilations génitales féminines, dans le cadre du volet DAPHNE. En 2025, 23 millions d'euros seront alloués à ce volet.