La Commission européenne a publié l'édition 2022 de son rapport annuel sur les performances en matière de science, de recherche et d'innovation de l’Union européenne. Un bilan qui reste très positif et pointe le rôle central de la recherche et de l’innovation dans la construction d’une Europe durable, compétitive et résiliente.
L'UE, un leader mondial en perte de vitesse
Cinq Etats membres de l'Union européenne - l'Irlande, l'Allemagne, la Suède, les Pays-Bas et le Danemark - comptent parmi les dix Etats au monde avec l'Indice de Développement Humain (IDH) le plus élevé, résultat logique, l'Union européenne est l'acteur mondial ayant le plus de poids dans le monde, par rapport à sa population, en matière de recherche et d'innovation. Alors que le "vieux continent" ne représente que 6 % de la population mondiale, l'UE pèse pour 18 % des investissements mondiaux en terme de R&I. Mieux, 21 % des publications scientifiques sont originaires d'universités, de laboratoires ou d'organismes de recherche basés dans l'Union. L'Union européenne s'illustre également dans les dépôts de brevets en s'imposant comme le leader mondial dans ce domaine, particulièrement dans certains secteurs comme le climat (23 % des brevets déposés), la bioéconomie (23 %) et la santé (17 %).
Cette position de leader mondial est cependant à nuancer car ayant souffert de la crise de la Covid-19 et d'une diminution de l'investissement en R&I dans certains secteurs, pourtant porteurs comme les technologies de l'information et de la communication (-3,6 %), l'automobile (-7,2 %) et surtout l'aéronautique (-22,6 %). Surtout, les PME, notamment situées dans les régions bénéficiant de la politique de cohésion ne parviennent plus à investir en recherche et développement, limitant les possibilités de croissance européenne.
Penser la politique de recherche et innovation européenne de demain
Afin de stopper ce relatif déclin européen en matière de recherche et d'innovation, le rapport pointe une série d'améliorations à apporter à la politique européenne de recherche et d'innovation. Celui-ci propose d'améliorer l'environnement de travail des entreprises en comblant les lacunes existantes dans l'accès aux financements publics et privés des entreprises, en faisant évoluer les cadres réglementaires peu propices à l'innovation et en tâchant d'attirer et de retenir les "talents" issus de l'université et de la formation professionnelle.
Enfin, le rapport a énoncé trois axes sur lesquels la politique de recherche et d'innovation doit travailler pour faire naître une Europe durable, compétitive et résiliente. Ainsi, celle-ci doit accentuer ses efforts pour mettre en œuvre une économie verte, durable et numérique garante d’une société inclusive, œuvrer à la construction de chaînes d’approvisionnements sûres et diversifiées ainsi que permettre le développement d'un système d’innovation qui limite les disparités régionales et se pense dans une logique de co-construction avec les citoyens. L'UE cherche ainsi à créer un nouveau modèle de recherche et d'innovation résolument novateur et capable de relever les défis de ce siècle.
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