Le 19 novembre 2024 a marqué le millième jour de l’invasion russe en Ukraine. A cette occasion, l’UE a réaffirmé son soutien envers le pays, même si des débats persistent sur la manière de parvenir à la paix.
Un soutien à l’Ukraine efficient et réaffirmé de la part de l’UE.
Le 19 novembre a été marqué par le renouvellement de la volonté de soutien à l’Ukraine de la part des différentes institutions européennes et de l’UE. Ainsi, le Comité des ministres du Conseil de l’Europe a adopté une Déclaration où il réaffirme son « soutien multiforme à l’Ukraine ». De même, la cheffe de la délégation de l’UE auprès du Conseil de l’Europe, Vesna BATISTIĆ KOS, a rappelé que l’Union est partie au Registre des dommages de guerre acté en mai 2023 au Sommet de Reykjavik, lequel servira à la réparation des victimes de l’agression Russe. En ce sens, l’UE soutient également la création d’un tribunal spécial pour le crime d’agression de la Russie et le versement de ces réparations.
Dans la même lignée, le Parlement européen (excepté le groupe d'extrême droite 'Patriotes pour l'Europe') a lui aussi réitéré la promesse de « se tenir aux côtés de l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire » selon les mots de sa présidente, Roberta METSOLA. Les eurodéputés ont également salué le courage du peuple ukrainien et de son président, Volodymyr ZELENSKY, suite à une intervention de celui-ci par visioconférence.
Enfin, le Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep BORRELL, a annoncé la réussite de la livraison du million de munitions promis à l’Ukraine, tout en s’engageant à poursuivre ces livraisons. Il a également souligné que, jusqu’à présent, « 65 000 soldats ont été formés » dans le cadre de la mission d’assistance militaire de l’UE en soutien à l’Ukraine (EUMAM Ukraine), avec un objectif de 75 000 soldats formés d’ici la fin de l’hiver.
Des désaccords néanmoins persistants sur la nature du soutien et les modalités de fin du conflit.
Néanmoins, malgré cette volonté affichée de soutenir l’Ukraine, des débats persistent au sein des institutions de l’UE. Certains Etats membres se montrent plus réticents, à l’image de la Hongrie qui refuse l’ouverture d’une cellule de coordination à Kiev, qui consisterait en un bureau de cinq personnes pour aider à mettre en adéquation les actions des Européens et les besoins des forces armées ukrainiennes. De même, comme l’a déploré Josep Borrell, la proposition de passer à des contributions volontaires concernant la « Facilité européenne pour la Paix » reste bloquée, certains Etats membres préférant continuer à travailler sur des options plutôt qu’à cette contribution volontaire, qui nécessiterait l'accord de plusieurs Parlements nationaux.
Au sein du Parlement européen, des divisions se dessinent également entre les groupes politiques. D’un côté, les représentants des groupes PPE, S&D, Renew Europe, Verts/ALE et CRE appellent à « mobiliser encore et toujours plus de soutien à l’Ukraine, sans restriction », selon les dires de Petras AUŠTREVIČIUS (Renew Europe, lituanien). A leurs yeux, cette intensification du soutien est nécessaire afin de donner à l’Ukraine une « position la plus forte possible sur le terrain et dans la négociation » comme l’a exprimé Thijs REUTEN (S&D, néerlandais), qui a également mis en garde contre l‘attentisme des européens. Face à ces discours, les députés des groupes situés aux extrémités de l’échiquier politique (les PfE, La Gauche et l’ENS) appellent au contraire à négocier. Selon eux, face à l’escalade du conflit, la priorité est d’arriver à « une paix négociée, ferme, qui respecte la souveraineté des nations » comme l’a exprimé Jean-Paul GARRAUD (PfE, français). Ces députés craignent en effet de nouvelles aggravations du conflit qui pourraient « nous entraîner dans une 3ème guerre mondiale » selon les mots de Petr BYSTRON (ENS, allemand). Celui-ci a également souligné que, selon un sondage, la majorité des Ukrainiens veulent la paix « quitte à renoncer à des territoires ».
Ainsi, trouver un terrain d’entente entre ces différentes visions semble complexe. Pour sa part, lors de son intervention par visioconférence devant le Parlement européen, Volodymyr ZELENSKY a appelé les eurodéputés à transformer leurs paroles en actes, notamment en empêchant les exportations de pétrole de la « flotte fantôme » russe et en confisquant les avoirs russes immobilisés dans l’Union. Le président ukrainien a également rappelé tout le potentiel de l’UE lorsqu’elle reste unie, en espérant que 2025 sera « l’année de la paix ».
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