Le dénouement du Brexit est toujours synonyme d'incertitude, à un mois de la date officielle du retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), le 30 mars. Même en cas d'accord entre les deux parties, les régions européennes seront durement touchées par le Brexit.
Les régions, premières touchées par le Brexit
Le Comité des Régions a déjà exprimé ses craintes pour le Royaume-Uni, qui serait touché 5 fois plus économiquement que l'UE et pourrait perdre jusqu'à 9,3% de son PIB dans les prochaines années. L'impact du Brexit sera cependant très différent selon les secteurs, les régions et les villes du pays, selon une étude menée par l'Université de Birmingham.
Il en va de même pour les régions européennes, qui devront faire face à des situations diverses au lendemain du retrait du 30 mars. De manière générale, les régions portuaires commerçant avec le Royaume-Uni seront grandement touchées par une absence d'accord, qui entraînera de grandes perturbations commerciales et l'instauration soudaine de droits de douanes.
La situation entre les pays est également différente. Dans l'étude publiée par le Comité des Régions, les pays les plus impactés seront l'Irlande, l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et la France.
En France, les régions les plus touchées seront celles qui se retrouveront à la frontière externe de l'UE, à savoir la Normandie, la Bretagne et les Hauts-de-France. Pour ces deux dernières, l'impact sera d'autant plus important que la Grande-Bretagne est un des principaux investisseurs dans ces régions et un des clients les plus importants pour les fournisseurs de biens et de services. L'Occitanie a aussi été identifiée comme une région qui souffrira du Brexit, notamment le secteur du transport.
De manière générale, les régions qui commercent avec le Royaume-Uni ou dont des entreprises britanniques sont installées sur leur territoire seront grandement impactées. Tandis que les régions les plus dynamiques seront en mesure d'attirer des entreprises britanniques sur leur territoire, les régions les moins dynamiques auront plus de mal face aux effets du Brexit. Malgré tout, la plupart des régions pourraient perdre leur position commerciale actuelle dans certains secteurs.
La politique de cohésion et le Brexit
François Decoster (ALDE), élu des Hauts-de-France et président du Groupe interrégional sur le Brexit au Comité des régions, préconise le déploiement de nouveaux fonds de l'UE au sein des fonds régionaux de l'UE, pour aider notamment les régions qui partagent une frontière avec le Royaume-Uni. Cette idée a été reçue favorablement par l'UE.
Cette volonté s'inscrit dans la raison même de la politique de cohésion, qui a été créée pour pallier aux écarts de développement des régions. Etant donné l'asymétrie de la situation pour les territoires, l'utilisation d'un tel outil serait une façon appropriée d'amoindrir les impacts du Brexit, qui pourrait s'avérer désastreux pour certaines régions. Cependant, limiter cette mesure aux régions frontalières du Royaume-Uni ne permettra pas de couvrir l'entièreté des retombées négatives du Brexit pour toutes les autres régions européennes.