Les personnes transgenres toujours exposées à la violence et aux discriminations

In Actualité de l'Union européenne, Affaires sociales, Droits de l'Homme by Occitanie Europe

La reconnaissance juridique des personnes transgenres n'élimine pas les multiples violences et discriminations auxquelles elles sont encore confrontées. Dans un rapport publié le 13 mars intitulé "Droits humains, identité et expression de genre", le Conseil de l'Europe dénonce la persistance de l'insécurité que les personnes trans subissent au quotidien en Europe.


Des progrès juridiques qui contrastent avec les violences quotidiennes

D'après la Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, "Des progrès significatifs ont été faits dans toute l’Europe pour améliorer la protection et la reconnaissance des droits humains des personnes trans. Cela ne doit cependant pas cacher la réalité et le fait qu’elles restent confrontées de manière très disproportionnée à la discrimination, à la violence et à l’insécurité dans leur vie quotidienne".

Face à une nette progression des mouvements anti-genre, le rapport tire la sonnette d'alarme et insiste sur la responsabilité des Etats dans la protection des personnes trans. Ainsi, il présente 15 recommandations adressées aux Etats membres, comme garantir un accès effectif et non stigmatisant des personnes trans à des soins de santé adaptés, assurer la reconnaissance des enfants transgenres et la possibilité pour les personnes trans d'obtenir une reconnaissance juridique du genre sur la base de l'autodétermination, ou encore garantir des conditions d'accueil sûres aux demandeur.se.s d'asile et migrant.e.s trans.

Tous les aspects de la vie quotidienne des personnes trans sont examinés : la famille, la santé, l'emploi, le sport, l'éducation, le logement, l'asile... Le rapport aborde aussi des sujets qui éveillent des réactions hostiles tels que l'accès aux toilettes ou les prisons.


La recrudescence des mouvements anti-genre en Europe

La Commissaire Dunja Mijatović s'inquiète du contexte de publication du rapport caractérisé par des menaces croissantes sur les droits humains et la recrudescence de discours anti-genre en Europe. Ainsi, dans un rapport publié en 2021 et intitulé "La pointe de l'iceberg : Les bailleurs de fonds extrémistes religieux contre les droits de l'homme en matière de sexualité et de santé génésique en Europe", le Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs met en lumière le renforcement des mouvements anti-genre, de plus en plus structurés, professionnalisés et visibles dans la sphère publique. Ces mouvements reçoivent des financements importants, à hauteur de 707 millions de dollars entre 2009 et 2018, venant principalement des Etats-Unis, de Russie et d'Europe.

Les auteurs du rapport soulignent l'importance de la production de connaissances sur ces mouvements et leurs financements pour lutter contre leur développement. Ces mouvements ont des effets concrets sur les femmes et les personnes LGBTQIA+, comme l'illustrent les violences à leur encontre ou, par exemple, l'interdiction en 2020 par le tribunal constitutionnel polonais du recours à l’avortement en cas de malformation du fœtus.


Voir la page dédiée au rapport sur le site du Conseil de l'Europe

Voir le site Internet du Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs

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