Les députés européens valident difficilement le nouveau collège des commissaires

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Le 27 novembre, les députés européens ont validé lors d’un vote final le collège des Commissaires malgré l’existence de tensions entre les différents groupes politiques.

 

Un équilibre politique instable au Parlement

 

Réunis en session plénière à Strasbourg, les députés européens ont validé l’ensemble du collège des commissaires après les avoir auditionnés lors des deux premières semaines de novembre pour vérifier notamment leurs compétences. Pour la première fois depuis 2004, aucun commissaire désigné n’a été rejeté par le Parlement. Cette exception peut s’expliquer par les tensions et l’instabilité politique qui existent depuis les élections européennes de juin 2024 qui avaient renforcé l’extrême-droite.

A l’issu des auditions, ces tensions avaient éclaté au grand jour. Les députés conservateurs espagnols (membres du PPE) avaient très fortement critiqué Teresa Ribera (Commissaire désignée pour l’Espagne à la Transition propre, juste et compétitive, appartenant au groupe des socialistes) sur sa responsabilité politique dans les inondations meurtrières qui ont touché la région de Valence.

En réponse aux attaques du PPE, le groupe S&D a alors décidé de durcir ses positions lors des auditions suivantes et a appelé à modifier les champs de compétences des commissaires désignés Raffaele Fitto et Olivér Várhelyi, proches de Giorgia Meloni et Viktor Orban.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a dû intervenir pour trouver un accord entre les groupes. Le PPE, le S&D et Renew ont signé une déclaration commune, non-contraignante. Le groupe des Verts en a été exclu.

Si le collège des commissaires a finalement été validé, des tensions persistent malgré tout. Lors de la présentation de la nouvelle équipe de la Commission par la présidente devant les députés européens le 27 novembre, le président du groupe PPE, l’Allemand Manfred Weber, a ostensiblement refusé d’applaudir Teresa Ribera.

Le prochain collège des Commissaires sera composé de 6 vice-présidents exécutifs et de 20 commissaires. Malgré les demandes de la présidente de respecter la parité, cette équipe est moins féminisée que la Commission sortante (avec 16 hommes et 11 femmes). Elle est aussi plus à droite.

 

Les grandes lignes politiques de la prochaine Commission

 

Ursula von der Leyen a donc présenté les différents commissaires aux députés européens le 27 novembre. Lors de ce discours, elle a pu revenir sur les grandes lignes des futures politiques qui seront menées.

Ainsi, les trois grandes priorités seront :

  • La compétitivité,
  • L’innovation,
  • La sécurité.

Pour mener à bien leurs missions, les commissaires s’appuieront sur les différents rapports remis à la Commission récemment, dont les rapports Draghi, Letta et Niinistö.

Au-delà de ces grandes priorités, d’autres grands sujets sont apparus : la recherche et l’innovation (premier portefeuille cité par la présidente durant son discours), la simplification avec l’annonce d’une future législation « omnibus », le lien entre les politiques industrielles et environnementales (notamment l’industrie automobile), la politique internationale de l’UE (relations avec les Etats-Unis et la Chine), la politique d’élargissement.

La nouvelle Commission pourrait revenir sur plusieurs textes pour défaire ce qui a été fait lors du précédent mandat comme sur le devoir de vigilance ou les obligations de reporting environnemental et les modalités de l'interdiction du moteur thermique à l'horizon 2035 (demandes portées par le groupe PPE).

Ursula von der Leyen a par ailleurs annoncé que cette Commission serait celle « de l’investissement ».


Plus d'informations

Le nouveau collège des commissaires sur le site de la Commission européenne

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