Le jeudi 05 octobre 2023, le Parlement européen a approuvé Wopke Hoekstra (PPE - Pays-Bas) comme commissaire chargé de l'action climatique avec 279 voix pour, 173 contre et 33 abstentions, et le commissaire européen Maroš Šefčovič (Slovaquie) en tant que vice-président exécutif du Pacte vert pour l'Europe, avec 322 voix pour, 158 contre et 37 abstentions. Ces nominations résultent d'un partage du portefeuille de Frans Timmermans, architecte du Pacte Vert européen et ancien ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, qui avait quitté ses fonctions de Vice-président de la Commission européenne en août 2023 afin de participer aux élections néerlandaises de l'automne.
Des nominations controversées, qui n'avaient rien d'une formalité
Les auditions de M. Hoekstra le 2 octobre et de M. Šefčovič le 3 octobre en commission environnement n'ont pas suffit à convaincre les eurodéputés de la légitimité des deux hommes à prendre leurs nouvelles fonctions. Il aura fallu des questions de suivi écrites supplémentaires pour les deux auditions, pour que la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire présentent deux évaluations positives à la nomination de M. Hoekstra et de M. Šefčovič. Ces dernières ont ensuite été confirmées par la Conférence des Présidents de commissions du Parlement, la Conférence des Présidents et enfin par l'Assemblée plénière.
C'est avant tout l'ancien Ministre néerlandais des Affaires étrangères, auditionné par les députés de la commission Environnement du Parlement européen le lundi 2 octobre, qui s'était vu reprocher ses expériences passées. Son audition mouvementée, qui a duré près de trois heures, a notamment porté sur le travail qu'avait effectué le chrétien-démocrate pour le géant pétrolier Shell de 2002 à 2004, ainsi que sur son expérience professionnelle au sein du cabinet de conseil McKinsey de 2006 à 2017. Par ailleurs, Monsieur Hoekstra s'est vu reprocher ses prises de positions peu pro européennes durant les crises sanitaire et financière.
Le travail d'équilibriste de M. Hoekstra, entre une gauche peu convaincue et sa famille politique
En réponse aux accusations de la gauche européenne lors de son audition, qui a notamment pointé du doigt son désintérêt présumé pour la biodiversité et ses liens avec l'industrie européenne, le candidat néerlandais s'est dépeint comme un passionné de politique environnementale. Il a ainsi déclaré qu'il utiliserait "tous les instruments pour parvenir à une réduction d'au moins 90% des émissions de carbone d'ici 2040". Il s'est par ailleurs positionné en faveur d'un "Pacte vert 2.0" misant sur la protection du climat, la biodiversité, la circularité ou encore un niveau d'ambition plus élevé dans de nombreux secteurs.
Cependant, M. Hoekstra n'a aucunement oublié sa famille politique. Le candidat néerlandais, affilié au Parti populaire européen (PPE, la droite européenne), a promis une certaine continuité dans l'action climatique de l'UE en "tendant la main" aux industriels et agriculteurs, comme l'analyse le site d'information Euronews.
Un destin lié avec celui du slovaque Maroš Šefčovič, devenu vice-président exécutif en charge du Pacte vert
Le commissaire slovaque Maroš Šefčovič, quant à lui, a obtenu le rôle de vice-président exécutif en charge du Pacte vert par intérim. Docteur en droit, Maroš Šefčovič a occupé des postes de diplomate auprès de différents pays (Zimbabwe, Canada, Israël) et de l'UE, avant de rejoindre la Commission. Depuis 2009, le slovaque y a occupé de nombreux postes, pour finalement se voir confier depuis le 1er décembre 2019 le poste de Vice-président de la Commission européenne en charge des relations interinstitutionnelles.
Bien que l'ancien Ministre de Affaires étrangères néerlandais et le commissaire slovaque ne soient plus en ballotage, il obtiennent par le vote du 05 octobre des responsabilités importantes en termes de politiques environnementale et climatique dans un contexte européen tendu. Si la majeure partie des chantiers législatifs ont été lancés, les textes sur la réduction des pesticides et la restauration de la nature sont toutefois encore en chantier. De plus, face aux législations environnementales européennes, de nombreux acteurs en appellent en effet à une "pause" réglementaire et dénoncent le fardeau administratif imposé aux entreprises et aux agriculteurs.
Pour plus d'informations :
