Le 15 janvier, l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) a publié un rapport sur le Pacte vert dans lequel elle déplore le manque de prise en compte des droits humains et des inégalités.
Mieux prendre en compte les minorités et la précarité énergétique
Le rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) souligne dès l’introduction que le changement climatique affecte la vie quotidienne de tous les citoyens européens mais impacte encore davantage les personnes les plus vulnérables (personnes aux ressources financières limitées, personnes victimes de discrimination ethnique, personnes jeunes ou âgées…). Le Pacte vert devrait alors mieux prendre en compte les inégalités existantes et ne pas fixer uniquement des objectifs climatiques afin d'améliorer les conditions de vie de tous les citoyens européens. Selon le rapport, un Rom sur deux vivrait « dans des logements humides et sombres ou dans des logements sans installations sanitaires adéquates », et une personne sur cinq « n’a pas accès à l’eau du robinet à l’intérieur de son logement ».
Les personnes aux ressources financières limitées sont également victimes de la précarité énergétique : plus de 41 millions de citoyens de l’UE, soit 9,3 % de la population, ne pouvaient pas se chauffer correctement en 2022. Cette précarité énergétique touche particulièrement 20,1 % des ménages à faible revenu et 24 % des personnes en situation de handicap.
Accompagner les transitions socio-économiques
Si certains secteurs, comme les nouvelles technologies et les services écosystémiques, bénéficient des transition verte et numérique, d’autres, en particulier les secteurs précaires, risquent de subir les effets des restructurations économiques. Les femmes, qui représentent une part importante des emplois dans les secteurs des services, des soins ou du commerce, sont souvent les premières touchées par ces changements, car ces secteurs sont indirectement impactés par la transition verte. De même, les travailleurs à bas revenus, souvent issus de l’immigration et employés dans des secteurs à forte intensité carbone tels que le transport ou la construction, se retrouvent particulièrement vulnérables face à la mutation du marché du travail.
Pour pallier ces déséquilibres, la FRA recommande d’intégrer les droits fondamentaux dans la conception et la mise en œuvre des fonds européens, comme le Fonds social pour le climat. Cela permettrait de lutter plus efficacement contre la précarité énergétique et d’assurer une transition juste pour toutes les populations. L'UE devrait aussi mettre en place un cadre de suivi renforcé, avec des indicateurs permettant de mesurer l'impact des politiques climatiques sur les droits fondamentaux des citoyens.
Un autre point essentiel évoqué par la FRA est la nécessité d’une participation plus large des citoyens et de la société civile dans l’élaboration des politiques climatiques. Cela garantirait que les décisions prises reflètent les préoccupations et les besoins de tous. Enfin, pour que personne ne soit « laissé de côté », la FRA plaide également pour un accès à la justice simplifié, accompagné de mesures législatives et politiques solides afin de protéger les droits des plus vulnérables dans cette transition écologique.