Lundi 6 avril, les négociateurs européens et britanniques du Brexit ont échangé sur la façon de poursuivre les discussions sur la future relation dans le contexte de crise suscité par l’épidémie de Covid-19. Les deux derniers cycles de négociation, prévus pour le 18 mars et le 6 avril, n’ont en effet pour cette raison pas pu se tenir.
Au cours de cet échange, il a été convenu que David Frost et Michel Barnier se reparleront « la semaine prochaine » pour décider d’un calendrier permettant de « faire avancer les négociations ».
Pour rappel, l’ambition commune aux deux parties, qu'elles ont d'ailleurs tenu à rappeler ces derniers jours, est d'aboutir à un accord sur le cadre la relation future du Royaume Uni avec l’UE avant le 31 décembre 2020. A cette date, le Royaume-Uni deviendra un pays tiers de l’UE.
Lors de l’ouverture des négociations début mars (pour en savoir plus, cliquez ici), Londres et Bruxelles avaient décider d'un calendrier commun de cycles de discussions jusqu’au à 13 mai afin qu’un premier point sur l’avancement des négociations soit organisé en juin.
L’épidémie de Covid-19 s’étant propagée en Europe, seul le premier de ces cycles a pu se tenir le 2 mars et il a permis de mettre en lumière de claires divergences de vues entre les deux camps de la négociation, divergences que leurs projets respectifs d’accord sont ensuite venus cristalliser.
La crise du Covid-19, cumulée à la difficulté initiale de la négociation, laisse donc courir le risque que le spectre tant redouté du no deal devienne réalité à compter du 1er janvier 2021.
A la mi-mars, les Britanniques et les Européens avaient certes décidé de poursuivre leurs discussions, y compris si possible en ayant recours aux vidéoconférences (pour en savoir plus, cliquez ici), mais ces échanges n’ont porté que sur des aspects très techniques de la négociation.
Et pour cause, les négociateurs en chef de l’UE et britanniques, Michel Barnier et David Frost, ont annoncé avoir été eux-mêmes testés positifs au Covid-19 les 19 et 20 mars.
Plus dernièrement, le Premier ministre Boris Johnson s’est aussi déclaré touché et s'est retrouvé pendant quelques jours en soins intensifs. Il est à temporairement remplacé par l’euroseptique Dominic Raab.
Dans ces circonstances, l'issue de l'entrevue virtuelle du mercredi 15 avril se révélera probablement déterminante.