Lors du sommet européen des 28 et 29 juin dernier, la question du Brexit a à nouveau été débattue par les 27 Etats membres (excepté le Royaume Uni).
S'ils ont salué les efforts réalisés concernant des parties du texte juridique de l'accord de retrait, les 27 se sont surtout montrés "préoccupés" par le peu d'avancées des négociations ; et ce malgré les engagements réitérés du Royaume-Uni à proposer des options et arriver rapidement à un compromis. Selon Donald Tusk, président du Conseil européen, ce sommet devait sonner comme un "dernier appel" pour le Royaume Uni s'il souhaite obtenir un accord d'ici le mois d'octobre.
Le principal point de blocage concerne l'application territoriale du retrait : la question de la frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, et notamment l'idée d'un filet de sécurité ("backstop") souhaitée par Dublin et l'UE n'a connu aucun progrès. De même, l'Espagne s'est déclarée inquiète des conséquences d'un non-accord sur Gibraltar.
Les 27 ont également exprimé leur souhait que "le Royaume-Uni précise davantage sa position sur les relations futures et présente à cet égard des propositions réalistes et réalisables". En effet, ils accusent Theresa May de négocier davantage avec ses partenaires britanniques et son opposition qu'avec l'Union européenne elle-même. Celle-ci a cependant rappelé son désir d'arriver rapidement à un accord, et a même annoncé la publication d'un Livre Blanc du Royaume Uni sur le Brexit pour le 9 juillet. Le rythme des négociations doit s'intensifier selon Mme May, en particulier au regard de la future relation de défense et sécurité entre le Royaume Uni et l'UE qui constitue un enjeu important pour les deux parties.
Au-delà de ces constats d’inquiétude, les 27 se sont déclarés satisfaits de leur unité dans les négociations et de leur efficacité à contrer toute négociation bilatérale de la part du Royaume Uni, qui affaiblirait la position de l'UE. Ils ont de plus répété les principes sur lesquels ils ne céderaient pas : les quatre libertés sont inséparables (circulation des biens, capitaux, services et personnes) ; la juridiction européenne doit prévaloir et un accord partiel n'est pas envisageable.
Enfin, et en guise d'avertissement, les 27 Etats membres se sont dits prêts à envisager tous les scénarios possibles, ce qui inclut l'absence d'accord sur le retrait du Royaume Uni.