A partir du 1er juillet 2020, l’Allemagne prendra pour six mois la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. Durant cette période, elle présidera donc toutes les réunions du Conseil et des instances préparatoires telles que les comités et les groupes de travail.
Comme la Croatie avant elle, l’Allemagne a défini les priorités qui seront celles de sa présidence qu’elle souhaite placée sous le slogan suivant : « Tous ensemble pour relancer l’Europe ».
Sans grande surprise, la « maîtrise concrète de la pandémie de Covid-19 est au cœur de la présidence allemande du Conseil. Le virus doit être endigué, l’économie européenne relancée et la cohésion sociale en Europe renforcée. ». Mais l'Allemagne entend également avancer sur plusieurs dossiers européens en découpant sa présidence en trois phases.
Relance économique et adoption du cadre financier pluri-annuel (phase 1)
Les négociations sur le cadre financier pluriannuel (CFP) figurent en première place sur le calendrier du redressement économique post-coronavirus puisque c'est de celui-ci que dépend l'engagement des fonds du plan de relance « Next Generation EU », notamment de l'instrument ReactEU. Conformément au calendrier fixé par la Commission et le Conseil européen, l'Allemagne tient à s'assurer qu'un consensus émerge au cours de l'été entre les États membres.
Négociation de la relation future avec le Royaume Uni (phase 2)
Dans un second temps, la présidence allemande du Conseil de l’UE devrait également être dominée par les relations futures avec le Royaume-Uni dont elle espère un accord validé par le Conseil en d’octobre.
La 'phase 3' de la présidence devrait elle s'articuler autour de plusieurs grandes priorités dont la question migratoire, le Green deal et la numérisation.
Numérisation : renforcer la souveraineté technologique de l'UE
Pour ce faire, l'Allemagne souhaite « mettre en place une infrastructure numérique européenne performante, souveraine et résistante ». La création d'espaces de données européens et l'intégration de l’intelligence artificielle « à tous les secteurs » sont notamment cités.
Protection du climat : quid de la relance verte ?
A l'heure où de plus en plus de voix s'élèvent en faveur d'une relance verte de l'économie, la politique de la présidence allemande en matière de changement climatique reste elle pour l'heure assez floue outre l'adoption de la loi Climat et de la Stratégie en faveur de la biodiversité.
Par ailleurs, un rapport de l’ONG Corporate Europe Observatory (CEO) pointe du doigt l’influence des industries allemandes de l’automobile et du gaz et alarme du risque de voir certaines initiatives climatiques européennes vidées de leur substance. Sont notamment cités les dossiers suivants : émissions des véhicules, nouvelles aides et infrastructures gazières, financement durable et politique fiscale.
En collaboration avec le Portugal et la Slovénie, qui occuperont successivement la présidence du Conseil en 2021, l’Allemagne a également publié un programme sur 18 mois. L'intérêt de ce dernier est de garantir une transition fluide entre les présidences des États membres en fixant les questions à traiter conformément au programme stratégique de l’UE pour 2019-2024.
Les points clés de ce programme sont les suivants : lettre contre l’épidémie, reprise durable, justice sociale, transition numérique, migration, souveraineté industrielle et technologique, transformation économique intelligente etc. (voir ici).
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