96%. C'est le pourcentage de résidents des zones urbaines de l'Union européenne qui ont été exposés à un taux de pollution atmosphérique qui dépasse les seuils fixés par l'OMS. La situation est particulièrement mauvaise en Europe centrale ainsi qu'en Italie du Nord où les taux de particules cancérigènes sont les plus importants. En cause, notamment, l'importance de l'industrie dans ces régions et l'utilisation du fuel et du charbon dans le mix énergétique.
Un rapport inquiétant de l'AEE
C'est l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) qui, dans un rapport particulièrement inquiétant, rendu vendredi 1er avril, a alerté sur l'exposition des Européens aux particules fines et aux autres polluants atmosphériques. Malgré une baisse des niveaux de polluants atmosphériques en 2020 et en 2021, les données relevées restent nettement supérieures à celles préconisées par l'OMS. En outre, le rapport s'est intéressé à l'évolution des quantités dans l'air des particules PM2.5 et PM10, le dioxyde d'azote (NO2), l'ozone (O3) et le benzo(a)pyrène qui, tous, dépassent les seuils maximums.
Des causes clairement identifiées et presque pas de bons élèves
Parmi les 27 pays de l'UE, un seul respecte les seuils de pollution aux particules fines de 5µg/m3 par an prescrit par l'OMS, l'Estonie. Les autres ne respectent donc pas les recommandations de l'agence des Nations Unies en matière de santé. Trois pays de l'Union font par ailleurs figure de mauvais élèves, l'Italie, la Pologne et la Croatie où les seuils relevés dépassent les 25µg/m3 soit 5 fois la limite recommandée.
Cependant, la cause de ces mauvais résultats est connue. Elle est principalement liée à la combustion de combustibles solides pour le chauffage domestique, principalement du charbon, et à leur utilisation dans l’industrie. L'Italie du nord comme la Pologne possèdent un secteur industriel, pour le premier particulièrement important et donc polluant, pour le second, tourné vers l'extraction du charbon et les industries lourdes.
Des résultants encourageant motivés par l'action de la Commission européenne
Si les résultats sont inquiétant notamment en ce qu'ils entraînent des décès prématurés chaque année et des complications pulmonaires chroniques chez les enfants, l'UE n'a pas attendu ce rapport de l'AEE pour commencer à agir. En outre, le plan d'action "Pollution zéro" compris dans le Pacte Vert vise à réduire d'au moins 55% le nombre décès prématurés liés à la pollution atmosphérique d'ici 2030 par rapport aux données de 2005. Ce plan d'action adopté en mai 2021 vise à réduire drastiquement la pollution des sols, de l'air et des mers.
Enfin, même si les résultats ne sont pas bons, les données enregistrées sur la pollution atmosphérique sont en baisse dans l'Union européenne, une cause annexe de la Covid-19 mais aussi le résultat de l'action de l'UE et des gouvernements des Etats membres, pointe le rapport de l'AEE.