L’Europe réaffirme son soutien à l’Ukraine : l’accord commercial révisé entre en vigueur.
Contexte
Depuis 2014 et la signature d'un Accord d’association, l’Ukraine a engagé un rapprochement profond avec l’Union européenne, fondé sur des réformes économiques, institutionnelles et démocratiques.
Cette trajectoire européenne s’est accélérée après l’invasion russe de février 2022, qui a bouleversé les équilibres géopolitiques du continent et renforcé la solidarité européenne envers Kyiv. En plus d’une aide financière, militaire et humanitaire massive, l’UE a mis en place des dispositifs exceptionnels pour soutenir l’économie ukrainienne et garantir la continuité de ses échanges commerciaux.
L’Ukraine a également obtenu le statut de pays candidat à l’adhésion à l’UE, ouvrant la voie à un processus de convergence réglementaire et économique de long terme. Dans ce contexte, la consolidation du cadre commercial bilatéral s’inscrit à la fois dans une logique de résilience face à la guerre et de préparation progressive à l’intégration au marché unique européen.
Un accord modernisé pour un partenariat stratégique renforcé
Avec l’entrée en vigueur de la version révisée de la Zone de libre-échange approfondie et complète (DCFTA), l’Union européenne et l’Ukraine franchissent une nouvelle étape dans leur partenariat économique. Ce cadre modernisé offre des conditions commerciales plus stables, durables et prévisibles, tout en tenant compte des réalités du marché européen et du contexte géopolitique actuel.
L’objectif de cette révision est de soutenir le développement économique de l’Ukraine et son ancrage progressif dans le marché unique européen, tout en préservant les filières sensibles européennes, notamment dans le domaine agricole. L’accord remplace les mesures commerciales autonomes temporaires accordées par l’UE en 2022 à la suite de l’invasion russe, permettant désormais une transition vers un régime permanent intégré au DCFTA.
Un équilibre entre soutien à l’Ukraine et protection des secteurs sensibles
Le nouvel accord prévoit une libéralisation commerciale accrue, mais modulée selon les secteurs. Si certains produits bénéficient désormais d’un accès plus large au marché européen, les filières les plus sensibles (comme le sucre, la volaille, les œufs, les céréales ou encore le miel) font l’objet de quotas révisés et n’enregistrent que des augmentations limitées. Pour les produits considérés comme non sensibles, l’accord prévoit une libéralisation totale.
En parallèle, un mécanisme de sauvegarde renforcé a été instauré. Il permettra à l’UE ou à l’Ukraine d’adopter des mesures correctives en cas de perturbation du marché ou de difficultés économiques, y compris au niveau d’un ou plusieurs États membres.
Convergence réglementaire et intégration progressive
L’ouverture renforcée du marché s’accompagne d’exigences claires en matière d’alignement réglementaire. L’accès accru au marché européen est conditionné à la mise en conformité progressive des standards ukrainiens avec ceux de l’Union, notamment en matière de sécurité alimentaire, bien-être animal, pesticides ou médicaments vétérinaires.
Cette approche accompagne le chemin d’adhésion de l’Ukraine à l’UE : Kyiv devra rendre compte chaque année de ses progrès dans l’adoption de l’acquis communautaire, consolidant ainsi une intégration graduelle et maîtrisée.
Une dimension stratégique au-delà du commerce
Au-delà des échanges bilatéraux, les deux parties ont convenu d’examiner des solutions pour garantir l’accès des produits ukrainiens à leurs marchés traditionnels dans les pays tiers, notamment via des corridors logistiques sécurisés. Cet engagement répond à un double enjeu : préserver les débouchés économiques ukrainiens et contribuer à la sécurité alimentaire mondiale, fragilisée par le conflit.
Pour plus d'informations
Voir le communiqué de presse de la Commission
Document d'information sur la solidarité de l'UE envers l'Ukraine



