Le 7 décembre 2015, les ministres européens en charge de l’Emploi et de l’égalité des genres se sont réunis afin de se prononcer sur le compromis luxembourgeois en matière de quotas de femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises européennes.
Malgré les efforts de la Présidence luxembourgeoise pour arriver à un compromis, les ministres réunis en Conseil ne sont pas parvenus à un accord sur ce projet de directive présenté déjà il y a trois ans.
Ce document suggère essentiellement un quota de 40% de femmes pour les postes non exécutifs dans les conseils d’administration des grandes entreprises européennes. Il prévoit aussi que les entreprises cotées en bourse mettent en place des procédures de recrutement transparentes. A ce projet, le Conseil avait trouvé un compromis afin d’introduire davantage de flexibilité : par exemple il introduisait une clause de flexibilité permettant aux États membres de réaliser les objectifs de la directive de manière plus discrétionnaire.
Cependant ce lundi 7 décembre, 10 États membres se sont exprimés contre ce compromis luxembourgeois et ont ainsi formé une minorité de blocage. La France a, quant à elle, dénoncé ce « manque de coopération » de la part de ses homologues, et souhaiterait que les discussions continuent afin de trouver un compromis et éviter la minorité de blocage.
En dépit de cet échec, les ministres européens de l’Emploi et de l’Égalité des genres ont tout de même adopté un certain nombre de conclusions sur l’égalité dans la prise de décision politique, économique et sociale. Ils appellent ainsi les États membres et la Commission européenne à surveiller la place des femmes dans les postes à décision en utilisant de nouveaux indicateurs.
Ils ont finalement adopté une stratégie pour l’égalité des genres pour la période 2016/2019. Ils ont notamment échangé sur l’engagement stratégique de la Commission pour l’égalité des genres post-2015, en expliqué leur accord sur le maintien des 5 objectifs de la stratégie de 2010.
Pour rappel, ces 5 objectifs sont les suivants :
- Augmenter la participation des femmes sur le marché du travail et atteindre une indépendance économique pour les deux sexes
- Réduire l’écart de rémunération, de moyens financiers et de retraites ainsi que combattre la pauvreté chez les femmes
- Promouvoir l’égalité dans la prise de décisions
- Combattre la violence basée sur le genre et soutenir les victimes
- Promouvoir l’égalité des genres et les droits des femmes dans le monde