L’Union européenne (UE) souhaite avancer dans le domaine de la défense. Le 20 novembre dernier, diverses réunions et accords ont été pris pour progresser sur ce sujet.
Premièrement, l’UE et l’Organisation pour la coopération commune en matière d'armement (OCCAR) ont signé des accords de contribution pour la gestion et la mise en œuvre de deux projets du Programme européen de développement industriel de la défense (EDIDP).
Les deux projets sont :
- Le projet ESSOR dont l’objectif est de fournir une architecture de radio logicielle (SDR) à des fins militaires.
- Le projet ESSOR pourrait recevoir jusqu'à 37 millions d'euros de l'EDIDP.
- Le projet MALE RPAS, le système européen d'avions télécommandés à moyenne altitude et longue endurance. Il sera exploité dans le monde entier, principalement en soutien des missions de renseignements, de surveillance, d'acquisition d'objectifs et de reconnaissance.
- Le programme MALE pourrait recevoir jusqu'à 100 millions d'euros.
Deuxièmement, les ministres européens de la Défense ont soutenu l’examen stratégique 2020 de la coopération structurée permanente (CSP ou PESCO), fournissant les orientations pour la prochaine phase (2021-2025).
Selon les États membres participants, les progrès ne sont pas suffisants et pour avancer dans la mise en œuvre de la CSP, les États devraient :
- Respecter les critères de référence collectifs pour les dépenses de défense ;
- Allouer les ressources nécessaires ;
- Utiliser au mieux les outils et initiatives de l'UE en matière de défense dans leurs processus de planification nationaux afin de renforcer leur cohérence.
Une série de recommandations sont donc présentées par l’examen stratégique, dont des discussions régulières au niveau politique sur l’avancement de la mise en œuvre de la CSP. Il conseille aussi l’utilisation de divers instruments financiers, tels que les incitations financières existantes pour soutenir la coopération en matière de défense.
La recommandation du Conseil sur le séquençage et la spécification d'objectifs plus précis sera révisée début 2021.
Troisièmement, les ministres européens de la Défense ont aussi approuvé le premier examen annuel coordonné en matière de défense (CARD ou EACD).
Jiri SEDIVY, chef exécutif de l’Agence européenne de Défense, explique : « Le CARD fournit le tout premier examen complet de défense conduit au niveau de l’UE, analysant le paysage européen à court, moyen et long termes ».
Le rapport identifie des possibilités de coopération multinationale et recense 55 possibilités dans tous les domaines militaires, dont 17 dans les opérations terrestres, 14 pour les opérations aériennes et 12 pour les opérations maritimes.
L’EACD identifie six domaines d’action sur lesquels les États membres doivent concentrer leurs efforts :
- Du char de combat principal, pour lequel 11 pays ont exprimé leur intérêt à poursuivre la coopération ;
- De l'engin de surface européen de catégorie patrouille (7 pays) ;
- Des systèmes fantassins (10 pays) ;
- De la lutte contre les systèmes aériens sans pilote (UAS) / les dénis d’accès et les interdictions de zone ;
- De la défense spatiale ;
- Du renforcement de la mobilité militaire.
L’Union européenne progresse donc vers une défense européenne plus coordonnée et plus efficace, nécessaire pour accroître son influence et faire face aux défis actuels.