Des inégalités persistantes dans les conditions de travail des services dans l’UE

In Actualité de l'Union européenne, Affaires sociales, Emploi by Occitanie Europe

Un nouveau rapport du syndicat européen UNI Europa met en lumière les profondes disparités qui touchent les travailleurs des services au sein de l’Union européenne.


Contexte

Au cours des dernières décennies, le secteur des services est devenu le principal moteur de l’économie européenne, représentant près de trois quarts de l’emploi dans l’Union.

Derrière cette croissance, la transformation du marché du travail s’est accélérée : essor du travail à temps partiel, multiplication des emplois précaires et digitalisation accrue ont profondément redéfini les conditions de travail. Si ces évolutions ont offert plus de flexibilité à certains, elles ont aussi fragilisé de nombreux salariés, en particulier dans les métiers peu qualifiés ou fortement exposés aux contraintes de temps et de disponibilité.

La question de la qualité de l’emploi et de la protection des travailleurs s’impose ainsi comme un enjeu central du débat social européen.


Des écarts marqués entre les secteurs

Selon un rapport publié le 7 octobre par le syndicat européen UNI Europa, des millions de travailleurs du secteur des services font face à des aménagements du temps de travail « injustes et intenables ».
La durée moyenne du travail dans l’Union européenne s’établit à environ 37 heures par semaine, mais cette moyenne cache de fortes disparités. Les secteurs des soins, du commerce et de l’immobilier sont marqués par des temps partiels subis et des revenus précaires, tandis que les employés des technologies de l’information et de la communication (TIC) doivent composer avec des heures supplémentaires excessives et une difficulté à se déconnecter.


Des contrats précaires et des rythmes intenables

Dans les secteurs du nettoyage ou du commerce de détail, le rapport dénonce la généralisation de contrats “zéro heure” ou d’astreinte, qui laissent les salariés sans revenus stables ni visibilité sur leurs horaires. Ces formes d’emploi, souvent justifiées par la recherche de flexibilité, se traduisent par une forte insécurité économique et un manque de temps pour la vie personnelle ou familiale.
UNI Europa souligne aussi que les pénuries de personnel et les réductions de coûts imposées par les employeurs contribuent à une intensification du travail et à un risque accru d’épuisement professionnel.


La négociation collective comme levier de protection

Face à ces dérives, le syndicat européen met en avant le rôle clé de la négociation collective pour améliorer la situation. En encadrant les horaires, en limitant le recours abusif au temps partiel et en garantissant des conditions plus prévisibles, les accords collectifs peuvent contribuer à restaurer un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
UNI Europa appelle ainsi les institutions européennes et les États membres à renforcer le dialogue social, afin de construire un modèle d’emploi plus durable, plus juste et plus humain dans le secteur des services.


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