Bras de fer entre l’UE et la Chine sur fond de sanctions en matière de droits de l’homme 

In Action Extérieure, Actualité de l'Union européenne, Droits de l'Homme by Occitanie Europe

Le 22 mars dernier, l’Union européenne a mis en place des sanctions à l’encontre de onze personnes et quatre entités, dans le cadre de son régime mondial de sanctions sur les droits de l’Homme. Le Royaume-Uni a fait de même. Les acteurs concernés étaient de nationalité nord-coréenne, libyenne, russe, sud-soudanaise, érythréenne, mais aussi chinoise. Les cinq personnes et entités chinoises visées jouent selon l’UE « un rôle actif et mettent en œuvre la politique chinoise » dans la région ouïgoure du Xinjiang. On y trouve notamment Wang MINGSHAN, membre du comité permanent du parti de la XUAR et secrétaire du comité des affaires politiques et juridiques de la XUAR, Chen MINGGUO, directeur du bureau de la sécurité publique du Xinjiang et vice-président du gouvernement populaire de la XUAR, ou encore Zhu HAILUN, l’ancien chef adjoint du 13e congrès du peuple du Xinjiang.

Aussitôt, la Chine a riposté avec un communiqué établissant des sanctions contre 10 personnes et 4 entités européennes, dont le Comité politique et de sécurité du Conseil de l’UE, la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen et cinq eurodéputés : Reinhard BÜTIKOFER (Verts/ALE, allemand), Michael GAHLER (PPE, allemand), Ilhan KYUCHYUK (Renew Europe, bulgare), Miriam LEXMANN (PPE, slovaque) et Raphaël GLUCKSMANN (S&D, français). La raison invoquée : tous « portent gravement atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la Chine et répandent malicieusement des mensonges et de la désinformation ». Les personnes mentionnées ci-dessus et leur famille sont, par conséquent, « interdites d’entrer en Chine continentale, à Hong Kong et à Macao. Il leur est également interdit, ainsi qu'aux entreprises et institutions qui leur sont associées, de faire des affaires avec la Chine ». 

L’UE a rapidement condamné ces mesures : le Haut Représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep BORRELL, les a qualifiées de « regrettables » et « inacceptables ». Il a également invité la Chine à accepter un dialogue sur les droits de l’Homme avec l’UE, au lieu d’agir de manière « conflictuelle ». Côté Parlement européen, son président David SASSOLI a prévenu qu’il y aurait des conséquences, déclarant que « le Parlement et les institutions européennes [n’étaient] pas intimidés ». D’autant que les eurodéputés doivent se prononcer sur l’accord d’investissement UE-Chine début 2022 : le groupe S&D a d’ores et déjà prévenu qu’il exigerait la levée des sanctions chinoises pour entamer les discussions. En outre, plusieurs États membres ont convoqué les ambassadeurs chinois présents sur leur territoire. 


Plus d'Information:
  • Pour consulter la décision de l’UE, cliquez ici
  • Vous pouvez consulter le communiqué de la Chine ici 
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