La Commission européenne revoit ses objectifs climatiques à la hausse, passant d'un objectif de réduction de 40% à 55% des émissions de gaz à effet de serre pour 2030. Dans sa proposition présentée le 17 septembre, la Commission s'appuie sur son étude d'impact pour affirmer que cet objectif est faisable au niveau de l'Union. L'étude indique que cela impliquerait de passer à une part d'énergies renouvelables d'environ 38% dans le mix énergétique et d'atteindre un taux d'efficacité énergétique compris entre 39% et 40%. Pour la Présidente de la Commission Von der Leyen, cette hausse d'ambition « mettrait résolument l’UE sur la voie de la neutralité climatique d’ici à 2050 ».
Consciente des divergences, la Présidente a reconnu que cet objectif pouvait sembler trop haut pour les uns et trop bas pour les autres. Les ONG environnementales appelaient à fixer l'objectif à 65%, et ont déjà fait par de leurs critiques face au manque d'ambitions de la Commission.
Le projet a plus de mal à passer au Conseil de l'UE et dans certains Etats membres. Le Premier ministre tchèque Andrej Babiš a notamment déclaré le 24 septembre que « cette proposition est absolument irréaliste ». La Commission a d'ailleurs signalé que les plans Energie/climat nationaux sont pour le moment insuffisants selon le scénario de réduction des émissions de 55%. De son côté la Présidence allemande du Conseil de l'UE a présenté son second projet de compromis sur la loi climat qui devait être analysé le 29 septembre par les experts des États membres en groupe de travail ‘Environnement’. Si une position commune sera sûrement plus compliquée à formuler au Conseil, la présidence se montre pro active pour aligner les nouvelles dispositions de la loi climat avec les dispositions de l'accord de Paris.
De son côté, la Commission veut se donner les moyens d'atteindre ce niveau d'objectifs. Elle a notamment présenté différentes propositions visant à ajuster ou renforcer les mécanismes existants: stratégie pour les énergies renouvelables en mer, la ‘vague de rénovation’ pour l'efficacité énergétique , la révision du système ETS et la réforme de la directive sur la taxation de l’énergie.
Pour rappel, les objectifs actuels de l'UE pour 2030 sont actuellement :
- Une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre
- Avoir une part de 32% d'énergies renouvelables dans le mix énergétique
- Améliorer de 32,5% l'efficacité énergétique
Le Parlement européen lui doit se prononcer le 6 octobre lors de la prochaine session plénière sur la proposition de la députée Jytte Guteland (S&D, Suède) pour un objectif de réduction des émissions fixé à 60% d'ici à 2030. L'institution se positionne ainsi comme la plus ambitieuse du triangle institutionnel européen.