Le dernier Conseil des Ministres en charge de l’Education, la Jeunesse, la Culture et le Sport s’est tenu à Bruxelles le 21 novembre. Un certain nombre de sujets ont été abordés à cette occasion ; notamment la nouvelle stratégie de l’UE en matière de compétences.
- Education : la stratégie européenne en matière de compétences
Présenté le 10 juin 2016 par la Commission européenne, ce document se compose d'une série de propositions horizontales portant sur les domaines suivants :
- Le développement des compétences
- La reconnaissance mutuelle des qualifications
- Le soutien à l'enseignement et à la formation professionnelle
- L'enseignement supérieur
La stratégie pour les compétences fut le seul dossier législatif de la journée du 21 novembre pour les ministres européens de l’Education, qui l’ont approuvé sans difficultés. Dans la lignée de cette stratégie, les ministres ont également adopté un accord politique sur la garantie pour les compétences, renommée « Parcours de mise à niveau des compétences : de nouvelles perspectives pour les adultes ». Ce document invite notamment la Commission à « soutenir le développement des compétences par le biais des fonds structurels et d'investissement européens ainsi que d'Erasmus+ ».
La mise en place d’’une Garantie pour les compétences résulte du constat d’un faible niveau de compétences d’une grande partie de la population en Europe. L’idée consiste donc à se focaliser sur l’offre et la formation des gens sans qualifications. Dans la mise en œuvre, elle devrait s’apparenter à la Garantie jeunesse. En d’autres termes, il n’y aura aucun financement spécifique et elle sera mise en œuvre par les Etats membres de façon volontaire.
- Education : lutte contre la radicalisation des jeunes
Les Ministres européens en charge de l’Education ont également profité de ce Conseil pour aborder la question de la radicalisation des jeunes, et pour valider partiellement, la stratégie proposée par la Commission européenne sur le sujet. Alors que l’exécutif européen proposait un certain nombre d’actions clés (en matière de collecte de données, de lutte contre la propagande terroriste en ligne, de radicalisation en prison, de prévention à l’école, d’inclusion sociale, de dimension sécuritaire et de dimension internationale) pour lutter contre ce phénomène croissant, le Conseil n’a retenu que trois domaines prioritaires : la prévention, l’aspect sécuritaire et la propagande en ligne.
Les conclusions du Conseil privilégient ainsi des mesures préventives « douces ». Tout comme la Commission, les ministres estiment que les enseignants, les éducateurs et les autres membres du personnel enseignant devraient être mieux formés et mieux équipés. Ils soutiennent notamment la création d’une boîte à outils à destination des animateurs socioculturels. Enfin, les Ministres estiment qu’une meilleure collaboration avec les fournisseurs de services d'accès internet serait nécessaire. En effet, ceci permettrait de détecter rapidement les discours extrémistes.
- JEUNESSE : Réconcilier les jeunes avec le projet européen.
Finalement, en matière de jeunesse, le Conseil des Ministres a tenu un débat d’orientation sur les moyens de réconcilier les jeunes avec le projet européen. Une enquête intitulée « Generation What » présentée en début de réunion révèle en effet qu’une majorité des jeunes (16-25 ans) issus du Portugal, Royaume-Uni, Danemark, Finlande, Suède, Estonie, Pologne, Roumanie, Croatie et Bulgarie n'a pas du tout confiance en l'Europe. Ils sont également une majorité dans 9 États membres à penser que leur personnel politique est corrompu. Enfin, en Finlande, Suède, Norvège et Croatie, une majorité de jeunes pense que leur pays devrait quitter l'Union européenne.
A cela, le Conseil a répondu à l’aide de points clés supposés redonner confiance à la jeunesse : la mobilité éducative et professionnelle, l’importance des compétences numériques, le volontariat et la formation des animateurs socioculturels.