Les députés européens ont soutenu lors de la session plénière à Strasbourg, le mardi 17 septembre, la nécessité de mettre fin à la guerre en Ukraine mais restent divisés sur la manière d’y parvenir.
Débat entre aide militaire et recours à la diplomatie
Lors de la session plénière du Parlement européen, réunie à Strasbourg, le 17 septembre, les députés européens ont de nouveau débattu de l’aide à apporter à l’Ukraine et les moyens de parvenir à la paix. Sur ce dernier point, deux visions s’affrontent :
- La poursuite, voire au renforcement de l’aide militaire – soutenue par les représentants du Parti populaire européen (PPE), les Socialistes et démocrates (S&D), de Renew Europe, des Verts/ALE et les Conservateurs et réformistes européens (ECR) ;
- Le recours à la diplomatie – soutenu par les représentants des groupes La Gauche, les Patriotes pour l’Europe (PfE) et l’Europe des nations souveraines (ESN).
Sergey Lagodinsky (Verts/ALE, Allemagne) propose ainsi l’intégration de l’Ukraine dans le programme de défense de l’UE « de manière à ce que l’Ukraine ne puisse pas être confrontée à de nouvelles attaques ».
A l’inverse, pour Hans Neuhoff (ESN, Allemagne) « croire que l’Ukraine pourrait gagner de manière militaire est utopique et ne mène pas à la paix, mais à l’escalade ». Il estime que la « diplomatie et des négociations » sont nécessaires et il a salué l’initiative du Premier ministre hongrois Viktor Orbán de se rendre à Moscou.
Malgré les débats, la résolution portant sur la Pérennité du soutien financier et militaire des États membres de l'Union à l'Ukraine a été adoptée à une large majorité le 19 septembre.
Une présidence hongroise du Conseil de l’Union européenne critiquée
Bien que le Premier ministre hongrois n’ait pas pu se rendre à Bruxelles à cause de la tempête Boris qui a durement touché son pays, il a été mentionné plusieurs fois dans les interventions des eurodéputés.
Certains, comme Yannis Maniatis (S&D, Grèce), ont renouvelé leurs critiques à l’égard de ses relations avec la Russie. Selon lui, « on ne peut pas autoriser la Hongrie, qui préside le Conseil de l’UE, à saper le soutien militaire ». Toujours selon Y. Maniatis, le Premier ministre hongrois ne devait pas se rendre à Moscou et devrait permettre le versement de paiement par la 'Facilité européenne pour la Paix'.
Pour rappel, Viktor Orbán, Premier ministre hrongrois, pays qui occupe actuellement la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, s’était rendu à Moscou le 5 juillet pour s’entretenir avec Vladimir Poutine de la guerre en Ukraine. Cette visite en solitaire avait été largement critiquée.
L’UE continue de soutenir l’Ukraine
Le lendemain de ce vote du Parlement européen, la présidente de la Commission européenne s’est rendue à Kiev (Ukraine) afin de rappeler son soutien à l’Ukraine. Cette huitième visite d’Ursula von der Leyen en Ukraine a eu lieu alors que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) appelle les pays occidentaux à venir en aide à l’Ukraine et à la Moldavie pour passer l’hiver. Les forces russes ont en effet sévèrement endommagées les infrastructures énergétiques dans le pays.
La Commission européenne a par ailleurs annoncé qu'elle voulait encore renforcer son soutien en proposant un ensemble de mesures d’assistance financière comprenant un mécanisme de coopération sous forme de prêts à l’Ukraine d’un montant maximal de 45 milliards d’euros et un prêt exceptionnel au titre de l’assistance macrofinancière (AMF) d’un montant maximal de 35 milliards d’euros, en utilisant en partie les actifs russes gelés.
Cette proposition doit encore être approuvée par le Parlement européenne et le Conseil européen.