Les résultats de la consultation publique sur « l’après Cotonou » conjointement lancée en octobre 2015 par la Commission européenne et le Service européen pour l’action extérieure, ont été publiés le 21 mars dernier. Bien qu’ils soient encore en cours d’évaluation, ces résultats permettent de tirer un premier enseignement sur les atouts et faiblesses de l’Accord de Cotonou et ses possibilités d’amélioration.
Cette consultation publique avait pour objectif d’anticiper le futur partenariat entre l’UE et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) après 2020. Pour rappel, l’accord de Cotonou est un accord de partenariat pour le développement conclu au Bénin en 2000 entre les pays ACP et ceux de l’UE pour une durée de vingt ans.
Les principaux objectifs de l’accord de Cotonou sont la réduction et, à terme, l’éradication de la pauvreté et l'intégration progressive des États ACP dans l’économie mondiale, tout en respectant les objectifs du développement durable. Il représente l'accord de partenariat le plus complet dont dispose l'UE pour régir les relations entre 78 pays en développement d’ACP d'une part, et l'UE, d'autre part. Il comprend une dimension politique, une dimension de coopération économique et commerciale, ainsi qu'une dimension de coopération au développement, liée pour sa part à un instrument financier connu sous le nom de Fonds européen de développement (FED).
15 ans après la signature de cet accord, la Commission européenne a ainsi souhaité recueillir l’avis des différentes parties prenantes et parties intéressées, et ce sur plus de 40 questions. Les premières conclusions révèlent que ces différents acteurs considèrent que le partenariat a contribué au développement humain et social et à la réduction de la pauvreté. Ces derniers apparaissent toutefois divisés quant à sa contribution au développement durable. La contribution à la paix et la sécurité est par ailleurs généralement mise en avant par les participants de cette consultation.
Selon ces résultats, l’accord ne semble pas efficace en matière de stimulation du secteur privé et d’investissement direct à l’étranger. De plus, cette consultation remet en doute l’impact positif de cet accord sur les migrations et sur la gouvernance démocratique des pays ACP.
Finalement, cette consultation met en exergue l’utilité de cet accord, mais tend à pointer ses dysfonctionnements. Elle devrait permettre aux décideurs européens d’en améliorer les modalités en vue d’assurer la réalisation des objectifs définis initialement.
Voir notre article sur cette consultation : http://occitanie-europe.eu/consultation-publique-vers-un-nouveau-partenariat-entre-lunion-europeenne-et-les-pays-dafrique-des-caraibes-et-du-pacifique/
Synthèse de l’accord de Cotonou : http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=URISERV%3Ar12101