Un nouveau rapport du Centre Commun de Recherche (JRC), publié le 26 juillet, indique qu’« un citoyen européen sur quatre s’est senti seul la plupart du temps au cours des premiers mois de la pandémie », soit plus du double des niveaux de solitude constatés dans une enquête similaire menée en 2016.
Ce rapport, intitulé « La solitude dans l'UE : aperçu des enquêtes et des données des médias en ligne », s’appuie sur les données d'une enquête Eurofound. Il souligne que les jeunes sont les plus touchés par la solitude : la part des 18-25 ans qui ont déclaré se sentir seuls était quatre fois plus élevée en avril-juillet 2020 qu'en 2016. Les personnes célibataires sont également particulièrement touchées.
La hausse de l’isolement social concerne toutes les régions d’Europe, avec des niveaux de solitude déclarés compris entre 22 % et 26 % dans toutes les régions – alors qu’auparavant, le phénomène était relativement faible en Europe du Nord (6 % en 2016).
Par ailleurs, la couverture médiatique et l’intérêt du public sur le sujet ont également augmenté : les reportages sur la solitude ont doublé pendant la pandémie. Cette sensibilisation et la place du sujet dans les médias varient cependant considérablement d’un État membre à l’autre. Ainsi, dans certains États membres plus que dans d’autres, une variété d’initiatives sont mises en place pour combattre la solitude : numéros de téléphone dédiés, projets de renforcement des communautés, robots pour aider les personnes seules…
Ce rapport et ses conclusions s’inscrivent dans le cadre d’un travail plus large opéré conjointement par le Parlement européen, la DG EMPL de la Commission européenne, et le Centre Commun de Recherche. Une nouvelle collecte de données sur la solitude à l'échelle de l'UE sera réalisée en 2022. Une plateforme en ligne sera mise en place pour suivre la solitude dans le temps et à travers l'Europe. En effet, alors que la solitude et l'isolement social nuisent à la santé mentale et physique et ont des conséquences importantes sur la cohésion sociale et la confiance dans la population, ils sont de plus en plus reconnus comme des problèmes publics qui doivent être traités par des interventions politiques efficaces.