A l’occasion de la présentation de sa Loi Climat le 4 mars, la Commission européenne a suggéré que 2021 soit sacrée Année européenne du rail.
Cette initiative, estime l'institution, permettra à l’UE de contribuer à la réalisation des objectifs du Green Deal en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour rappel, l’UE entend atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et doit donc se détacher des secteurs les plus émetteurs.
Or, le secteur du transport est aujourd’hui responsable d’un quart des émissions européennes de gaz à effet de serre et cette proportion ne cesse de croître. C’est par la promotion du train que la Commission entend donc enrayer cette hausse suscitée par le recours croissant à l’avion. Le train s’illustre comme le seul mode de transport de longue distance étant parvenu à réduire ses émissions de gaz à effet de serre tout en demeurant performant économiquement.
L’institution envisage déjà toute une série d’évènements, de campagnes et d'initiatives diverses qui viendraient mettre le rail à l’honneur au cours de cette année 2021. Le transport ferroviaire sera également promu par la Commission européenne dans sa Stratégie pour des transports durables publiée avant la fin de l’année 2020. L’institution devrait y proposer que 75% du fret européen aujourd’hui transporté par réseau routier soit transféré vers le rail et les voies navigables intérieures.
Cette proposition de mise à l’honneur du train en 2021 fut globalement bien accueillie, notamment par les représentants du secteur. Certains, à l’instar de Transport & Environnement ont toutefois suggéré que l’accent soit mis sur l’amélioration du service pour les passagers, et non pas seulement sur la création d’un espace ferroviaire unique et sur la promotion du train comme mode de transport durable et innovant.
Côté institutionnel, la présidente de la Commission parlementaire Transport, la député écologiste Karima Delli, a assuré veiller à ce que ce titre d’année européenne du rail ne constitue pas simplement un effet d’annonce mais soit bel et bien suivi d’actions concrètes et ambitieuses en faveur du transport ferroviaire. Selon elle, cela ne doit pas constituer un prétexte pour remettre à plus tard la prise de décision sur des dossiers plus controversés tels l’amélioration des droits des passagers ou la taxation du carburant du secteur aérien.
La Commission doit donc encore convaincre par les actes le Parlement européen mais aussi le Conseil qui devront tous deux adopter cette proposition.
Nouveaux éléments d'informations
La présidence croate du Conseil a adopté un projet de compromis sur lequel les ambassadeurs nationaux se pencheront le 24 juin.
De son côté, l'eurodéputée rapportrice du texte Anna Deparnay-Grunenberg (Verts/ALE, allemande) a présenté son rapport le 23 juin, qui doit désormais être adopté par la commission parlementaire Transport et Tourisme en septembre.
Les deux institutions devront ensuite adopter un mandat de négociation impliquant de rapprocher leurs propositions réciproques. Pour l'heure, le Conseil s'inquiète du suivi de la mise en œuvre des résultats de cette 'année européenne' que le Commission propose de réaliser, de la coordination des actions au sein des États, ainsi que l'accent mis sur les pays partenaires (coopération transfrontalière). Dans son rapport, l'eurodéputée met elle en avant le problème de manque de compétitivité du rail et insiste sur la nécessité de rendre le train plus attrayant en gagnant en qualité, en tenant compte des besoins des personnes en situation de handicap ou en développant l’approche intermodale.