Les 14 et 15 septembre dernier, les ministres européens de l’Agriculture se réunissaient en réunion informelle pour examiner les mesures d’urgence proposées par la Commission européenne pour répondre à la crise agricole. Le 7 septembre dernier, l’exécutif européen avait en effet présenté aux États membres un paquet de mesures s’élevant à 500 millions d’euros pour soutenir immédiatement les éleveurs dans les secteurs du lait et de la viande porcine.
En majorité issue de l’argent du sur-prélèvement laitier, ce montant ira principalement (420 millions d’euros) à des aides ciblées. Le reste sera réparti comme suit : 30 millions pour la promotion des produits européens (le lait et la viande porcine), environ 30 millions pour l’aide aux réfugiés et environ 20 millions pour le stockage privé.
Parmi les 420 millions d’euros, la Commission propose d’allouer 80% aux États membres en tenant compte de leurs quotas de production en 2014 et 20% aux pays les plus touchés par la baisse des prix de la viande porcine et par l’impact de l’embargo russe. Selon cette répartition, c’est l’Allemagne qui devrait toucher le plus gros montant (69 millions d’euros) car premier producteur de lait européen, suivi de la France, deuxième producteur, avec 62,9 millions d’euros. Par ailleurs, pour garantir un soutien juste et équitable, la Commission a précisé qu’elle accorderait un maximum de flexibilité dans leur répartition au niveau national.
D’autre part, en vue de stabiliser les marchés, un nouveau système de stockage privé pour la poudre de lait, les fromages et la viande porcine, figure parmi les propositions de soutien de la Commission. S’agissant du lait en poudre, le plan d’aide suggère d’augmenter le montant du soutien financier (de à 16 centimes à 36 par jour) et d’allonger sa durée (jusqu’à un an). Pour ce qui est du fromage, un plafond total de 100 000 tonnes est proposé, réparti entre les États membres. La France pourrait se voir attribuer un tonnage de 20 695 et la durée de stockage devrait être de 60 à 210 jours. Enfin, concernant la viande porcine, le prix de soutien sera augmenté de 20% (3,6 euros par jour et par tonne) et le champ d’application sera élargi au lard frais.
Autre mesure phare du paquet d’urgence, l’exécutif européen propose que les États membres puissent octroyer de manière anticipée jusqu’à 70% des paiements direct (50% selon les règles actuelles) et jusqu’à 85% des paiements dans le cadre des programmes de développement rural (contre 75% jusqu’alors). Une autorisation exceptionnelle visant à atténuer les problèmes de trésorerie des agriculteurs.
Les 30 millions d’euros d’aide à la promotion viendront par ailleurs augmenter le budget de 2016, déjà consolidé d’une enveloppe supplémentaire de 81 millions d’euros.
Globalement, les ministres européens de l’Agriculture ont salué le plan d’aide proposé par la Commission européenne, mais certains (la France, la Belgique, l’Espagne notamment) appellent néanmoins à une hausse temporaire du prix d’intervention dans le secteur du lait, ce que refuse catégoriquement l’exécutif européen pour le moment.