Selon une étude de l'office statistique de l'Union européenne (Eurostat) publiée le 23 janvier dernier, 18% de l'énergie utilisée en Union européenne provenait de sources renouvelables en 2018 ; alors que l'objectif européen pour 2020 est fixé à 20%. L'inquiétude porte principalement sur le rythme très lent d'évolution de cette part de renouvelable: entre 2017 et 2018, la part d'énergies renouvelables utilisée dans l'UE n'a évolué que de 0.5%. A ce rythme, les objectifs pour 2020 ne seront pas remplis selon les données disponibles.
Ce ralentissement s'explique par la difficulté des Etats membres à remplir leurs propres objectifs nationaux pour 2020, calculés sur la base de considérations géographiques et du bouquet énergétique de chacun. En effet, seuls 12 Etats ont atteint leur objectif 2020. On retrouve parmi eux les meilleurs élèves dans les énergies renouvelables en Europe : la Suède dont l'énergie est pour plus de la moitié renouvelable (54%); la Finlande (41.2%), le Lettonie (40.3 %). Dans le bas du classement, les Etats membres qui ont le plus faible taux de renouvelables dans leur bouquet énergétique sont les Pays Bas (7.4%), Malte (8%) ou encore le Luxembourg et la Belgique (9%).
La France a elle un taux d'énergie renouvelable de 16.6% dans son bouquet énergétique, ce qui la place un peu en deçà de la moyenne européenne. Cependant, elle est - à l'exception des Pays Bas - l'Etat membre qui accuse le plus grand retard sur son objectif 2020, à 6.4 point de pourcentage de son objectif fixé à 23%.
Les Etats membres sont désormais en train de soumettre leurs Plans Nationaux Energie Climat, qui a pour but de mettre en oeuvre leurs objectifs climatiques et énergétiques pour 2030. L'objectif est alors européen et non plus national, et fixé à 32% de renouvelables dans le bouquet énergétique européen. Les Etats membres s'exposent donc à des procédures de sanctions financières et légales de la part de la Commission européenne s'ils échouent à mettre en oeuvre leurs objectifs.