Elle avait annoncé sa démission après un quatrième vote sur l’accord du Brexit par les députés, prévu début juin ; cela peu importe le résultat. A la tête de l’exécutif britannique depuis juillet 2016 afin de négocier la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et un accord de retrait rejeté à trois reprises par la Chambre basse, Theresa May a finalement annoncé sa démission vendredi 24 mai 2019. Elle quitte ainsi la tête du Parti Conservateur et de fait, ses fonctions de cheffe du gouvernement. Les candidats à sa succession, nombreux, ne se sont pas fait attendre. Parmi eux, Boris Johnson qui salue la « digne » déclaration de Theresa May avant d’appeler à se « rassembler et mettre en œuvre le Brexit ». Mais on peut également citer Michael Gove, secrétaire d’Etat à l’Environnement, Jeremy Hunt, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères ou encore Dominic Raab, ex- secrétaire d’Etat à la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Si Theresa May exprimait lors de son allocution de démission son « profond regret de ne pas avoir été capable de mettre en œuvre le Brexit », sur le vieux continent, cette annonce constitue une incertitude de plus. J.C. Juncker, a fait savoir par la voix de Mina Andreeva, porte-parole de la Commission européenne, qu’il accueillait cette décision « sans joie personnelle » et qu’il « respectera et établira une relation de travail avec tout nouveau Premier ministre », avant de préciser qu’il n’arrêtera pas d’échanger avec Mme May. De son côté Michel Barnier a souligné son « plein respect pour Theresa May et sa détermination, en tant que Première ministre, à travailler en faveur d’un retrait ordonné ».
Emmanuel Macron, a lui précisé qu’il était encore trop tôt pour connaître l’impact de la démission de Theresa May sur le processus de Brexit. Une chose est pourtant quasi-certaine, le refus de l’Union de revenir sur l’accord de retrait négocié.
Ainsi, la course à la présidence du parti conservateur britannique est relancée et le nouveau chef de gouvernement devrait être connu d’ici la mi-juillet.
Pour rappel, la date de sortie du Royaume-Uni a été reportée au 31 octobre au plus tard, ce qui a contraint l’organisation du scrutin européen outre-manche. S’il y a eu des tergiversations sur la tenue d’un second référendum en faveur du Brexit, les résultats des élections européennes confirme la volonté des britanniques de sortir de l’UE : le parti du Brexit de Nigel Farage est arrivé en tête avec environ 31% des voix alors que les Tories arrivent en cinquième position avec environ 9% des suffrages.