Le 4 avril dernier, la Cour des Comptes européenne a publié un rapport sur les avancées de la Garantie pour la jeunesse. Elle en dresse un bilan mitigé pour la période 2013-2016.
La Garantie pour la Jeunesse
Lancée en 2013, la Garantie pour la jeunesse est l’une des initiatives phares de l’Union européenne (UE) pour s’attaquer au chômage des jeunes. Dans ce cadre, les États membres se sont engagés à ce que tous les jeunes de moins de 25 ans aient accès à une offre de qualité pour un emploi, une formation, un apprentissage ou un stage, dans les quatre mois suivant leur sortie de l’école ou la perte de leur emploi.
L’objectif consiste ainsi à aider les jeunes qui ne travaillent pas et suivent ni études ni formation (NEET) et leur garantir une insertion durable sur le marché du travail.
La Garantie s’appuie sur l’Initiative pour l’emploi des jeunes, un programme européen doté de 6,4 milliards d'euros, fournissant une aide financière aux régions où le taux de chômage des jeunes est supérieur à 25 %.
Le bilan de la Cour des Comptes
Dans un premier rapport en 2015, la Cour avait déploré un manque de financement et l’absence de définition d’une offre « de qualité ». Elle avait également critiqué le suivi de ce dispositif fait par la Commission européenne.
Puis, en octobre 2016, la Cour des comptes en avait dressé un bilan relativement positif. Plus de 9 millions de jeunes avaient en effet accepté une offre, majoritairement pour un emploi.
Cette fois-ci, c'est un bilan en demi-teinte que présente la Cour. Son analyse se base sur l’étude de sept États Membres : l’Irlande, la France, la Croatie, le Portugal, la Slovaquie, l’Espagne et l’Italie, les deux derniers pays étant les plus durement touchés par le chômage des jeunes.
D'une part, la Cour déplore le manque de ressources disponibles pour la Garantie. La contribution financière de l’Initiative pour l’emploi des jeunes n’est en effet pas à la hauteur des besoins réels.
D'autre part, l’absence d’échéances et d’objectifs clairs rendent difficiles sa mise en œuvre.
Enfin, elle déplore l’absence de stratégie à long terme pour toucher tous les jeunes NEET. D’après ce rapport, aucun des États membres ne peut garantir que l’ensemble des jeunes ont eu la possibilité d’accepter une offre.
Des recommandations
Sur base de ces constats, le rapport inclut des recommandations adressées à la Commission et aux États, qui doivent dans un premier temps, se fixer des objectifs réalisables et suivre l’évolution du dispositif.
La Commission devrait ensuite diffuser les bonnes pratiques pour permettre une amélioration plus rapide du dispositif.
Les États membres devraient également perfectionner leurs systèmes de suivi afin de fournir régulièrement des données. Cela permettrait d’améliorer la collecte des données et de développer des politiques concrètes. Ils devraient aussi évaluer les coûts engendrés par la garantie.
La Cour insiste finalement sur l’importance de veiller à ce que cette initiative ne se substitue pas à un financement national et de communiquer sur les résultats.
Plus d'Information:
Le communiqué de presse de la Cour des Comptes européenne