Alors que les travailleurs des secteurs d’activité « polluants » sont en première ligne face aux transitions verte et numérique, Eurogas a refusé de signer l’accord-cadre européen qu’il discutait avec IndustriAll Europe et EPSU. Cette annonce a été faite par un communiqué de EPSU le 28 octobre.
Un accord pour soutenir la reconversion des travailleurs dans le cadre des transitions verte et numérique
Les secteurs d’activité dits « polluants », tels que ceux de l’énergie fossile, de la chimie, de l’industrie lourde et des transports représentent une part significative des émissions de gaz à effet de serre. Face à l’urgence climatique, ces industries sont soumises à des pressions pour adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Certains secteurs sont amenés à disparaitre ou devront radicalement se transformer.
Sans accompagnement, les changements à mettre en œuvre risquent de renforcer la précarité avec par exemple des suppressions d’emplois occupés par des travailleurs peu qualifiés. L’enjeu est donc d’assurer une « transition juste » qui minimise l’impact social des transitions et offre aux travailleurs les moyens de s’adapter aux nouvelles exigences du marché.
Afin de répondre à ces préoccupations, Eurogas, une association européenne représentant les entreprises du secteur gazier comme Shell ou TotalEnergies, la Fédération européenne des services publics (EPSU) et IndustriAll Europe devaient signer un accord-cadre intitulé « Un cadre de transition juste pour les travailleurs du gaz ». L’accord comportait 6 clauses pour mettre en place « une réponse sectorielle aux défis posés par la transformation de l'industrie gazière au cours de la transition de l'Europe vers le zéro émission nette » :
- Clause 1 : Un cadre d’anticipation et de gestion de la transition au niveau de l’entreprise ;
- Clause 2 : Assurer un dialogue social fort pour une transition juste ;
- Clause 3 : Assurer une transition d’un emploi à l’autre ;
- Clause 4 : Une formation de qualité comme clé de sécurisation de l’emploi ;
- Clause 5 : Une forte diversité sur le lieu de travail ;
- Clause 6 : Mise en œuvre.
Refus de l'une des parties prenantes
EPSU a indiqué dans un communiqué le 28 octobre que cet accord avait été refusé par Eurogas.
Cette décision a été critiquée par les deux autres parties prenantes. Selon EPSU, Eurogas « prive les travailleurs du gaz d'une transition juste et soulève des questions quant à leur engagement en faveur d'une transition verte et équitable ». De son côté IndustriAll Europe indique que « les entreprises sont déjà en train de se restructurer et des emplois sont perdus. Cet accord était nécessaire pour fournir aux travailleurs des mesures qui les protégeraient pendant la transition. Aujourd'hui, tout espoir de protection a disparu ».