Les dépenses de défense des États membres de l’Union européenne ont atteint un niveau inédit en 2024, avec 343 milliards d’euros, soit une hausse de 19 % par rapport à l’année précédente. Un effort budgétaire qui correspond désormais à 1,9 % du PIB de l’Union.
Contexte
L'Agence européenne de défense (AED) est un organisme de l’Union européenne chargé de soutenir la coopération entre les États membres dans le domaine militaire. Elle suit notamment les budgets de défense, les programmes d’armement et les investissements en recherche et développement (R&D) pour renforcer les capacités de défense européennes.
La défense au sein de l’UE recouvre l’ensemble des moyens (humains, matériels et financiers) destinés à assurer la sécurité des citoyens et des territoires, à protéger les intérêts stratégiques de l’Union et à contribuer aux missions de maintien de la paix et de sécurité à l’international. Ces dépenses incluent l’achat d’équipements militaires, l’entretien des forces armées, la formation, ainsi que le financement de projets innovants pour moderniser les armées européennes.
Des dépenses militaires en forte hausse
En 2024, les dépenses de défense des 27 États membres de l’Union européenne ont donc atteint un niveau sans précédent de 343 milliards d’euros. La hausse des dépenses se traduit également par un coût par habitant en progression : de 642 euros en 2023 à 764 euros en 2024, contre seulement 426 euros en 2014. Sur le plan international, ces dépenses restent inférieures à celles des États-Unis (845 milliards d’euros) mais dépassent celles de la Chine (250 milliards) et de la Russie (107 milliards).
L’investissement et la modernisation des forces
Pour la première fois, les investissements de défense ont atteint 106 milliards d’euros, représentant 31 % des dépenses totales. Parmi ces investissements, les achats d’équipements militaires ont connu une forte hausse de 39 % par rapport à 2023, pour atteindre 88 milliards d’euros.
En 2024, 24 États membres ont consacré au moins 20 % de leurs dépenses totales à l’investissement en défense, contre 20 en 2023. Seize pays ont augmenté leurs dépenses de plus de 10 %, tandis que seulement deux (Irlande et Portugal) ont enregistré une légère baisse.
Recherche et développement : un levier stratégique
Les dépenses de R&D en matière de défense ont atteint 13 milliards d’euros en 2024, soit une hausse de 20 % par rapport à 2023. Les dépenses de recherche et technologie (R&T), sous-ensemble de la R&D, ont elles augmenté de 27 %, pour atteindre 5 milliards d’euros.
Ces chiffres témoignent de l’accent mis sur l’innovation et la modernisation des capacités militaires européennes, afin de préparer les forces à des défis sécuritaires de plus en plus complexes.
Perspectives pour 2025 et au-delà
Selon l’AED, la hausse des dépenses se poursuivra en 2025, avec un budget prévu de 381 milliards d’euros, soit 2,1 % du PIB, dont 130 milliards d’euros pour l’investissement et 17 milliards pour la R&D (6 milliards pour la R&T).
Le directeur général de l’AED, André DENK, a souligné que l’atteinte du nouvel objectif de l’OTAN de 3,5 % du PIB nécessitera des efforts encore plus importants, soit plus de 630 milliards d’euros par an.
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