Le jeudi 2 novembre 2023, la Russie a officiellement révoqué sa ratification du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) en vertu d'une loi promulguée par le Président russe, Vladimir Poutine. Ouvert à la signature en 1996 et ratifié par la Russie en 2000, ce traité n'était cependant jamais entré en vigueur car il n'avait pas été ratifié par l'ensemble des 44 États détenant des installations nucléaires à sa création.
Une condamnation unanime de la révocation de la part des Occidentaux et de l'ONU
À la suite de la révocation du TICEN par Vladimir Poutine, le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken a déploré la décision russe en indiquant que cette dernière était "un grand pas dans la mauvaise direction". Robert Floyd, le secrétaire exécutif de l'organisation onusienne chargée du traité (OTICE), a également déploré la promulgation de la loi russe en la décrivant comme étant "très décevante et profondément regrettable".
Le ministère français des Affaires étrangères, pour sa part, a estimé que la Russie compromettait le travail d'universalisation du traité en notant que l'interdiction des essais nucléaires s'était établie comme "une norme commune, que seule la Corée du Nord avait violée au XXIe siècle".
La préparation des forces russes à une frappe nucléaire massive de riposte
La loi de révocation promulguée par le Président russe s'inscrit dans un contexte de conflit en Ukraine et de crise entre la Russie et les pays occidentaux. Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, le Président russe conserve une certaine ambiguïté quant au recours à l'arme nucléaire, en déployant notamment à l'été 2023 des armes nucléaires tactiques en Biélorussie.
Selon la doctrine nucléaire russe, le recours prévu à ces armes est cependant "strictement défensif ", elles ne devraient en théorie être utilisées qu'en cas d'agression de la Russie avec des armes de destruction massive ou en cas d'agression avec des armes conventionnelles.