Contexte
La garantie pour la jeunesse, adoptée en 2013 pour aider les États membres à lutter contre le chômage des jeune, a été financée en partie par l’Initiative pour l’emploi des jeunes (IEJ) dotée initialement de 6,4 milliards d’euros. Egalement lancé en 2013, ce dispositif financier visait à soutenir la mise en place de cette garantie pour la jeunesse, et ciblait principalement les jeunes de moins de 25 ans vivant dans les régions où le taux de chômage des jeunes était supérieur à 25 % en 2012. L’IEJ devait venir compléter des mesures exécutées au niveau national, notamment celles soutenues par le Fond Social Européen (FSE).
Etat de l’Union 2016
Le 14 septembre 2016, lors de son discours sur l’Etat de l’Union, le Président Juncker de la Commission européenne a rappelé la priorité à donner aux jeunes remettant ainsi la garantie pour la jeunesse au centre des préoccupations européennes. Il a en effet déclaré « Je ne peux pas accepter, et je n’accepterai jamais, que l’Europe soit et reste le continent du chômage des jeunes. Je ne peux pas accepter, et je n’accepterai jamais, que la génération du millénaire, la génération Y devienne, pour la première fois en 70 ans, plus pauvre que celle de ses parents. […] nous continuerons à déployer la garantie pour la jeunesse dans toute l’Europe ; ainsi, nous améliorerons la palette de compétences des Européens et nous tendrons la main aux régions et aux jeunes qui en ont le plus besoin. »
Dans le même ordre d’idée, Jean-Claude Juncker a également annoncé la création d’un corps européen de solidarité. Ce corps sera ancré dans les valeurs fondamentales de l’UE que sont l’engagement et la solidarité et offrira aux jeunes de moins de 30 ans qui souhaitent s’engager, bénéficiaires ou non de la garantie pour la jeunesse, une occasion de venir en aide aux autres, de soutenir autrui, et d’acquérir ainsi des compétences et une expérience, que ce soit dans leur pays ou dans un autre État membre. La Commission présentera ses propositions d'ici la fin de l’année.
La garantie pour la jeunesse s’inscrit ainsi dans une stratégie plus large d’insertion des jeunes dans la société et vise à proposer à tous les jeunes de moins de 25 ans, ou moins de 30 ans (selon le choix des États) une offre de qualité pour un emploi, une formation ou un stage dans les 4 mois suivant leur arrivée sur le marché du travail. En 2013, les chefs d’État et de gouvernement ont invité la Commission à présenter en 2016 un rapport sur la mise en œuvre de la garantie pour la jeunesse et sur le fonctionnement de l’initiative.
A l’heure actuelle
C’est dans cette perspective que la Commission a dressé, le 4 octobre dernier, un premier bilan des progrès accomplis depuis la mise en œuvre de cette initiative. Il en ressort que si le chômage des jeunes reste une préoccupation majeure dans de nombreux États membres, les jeunes Européens ont dans l’ensemble, depuis 2013, mieux réussi sur le marché de l’emploi que ne l’annonçaient les prévisions. L’UE compte en effet 1,4 million de jeunes chômeurs de moins et 900 000 jeunes « NEETs » de moins (ne travaillant pas et ne suivant ni études ni formation) qu’en 2013. La Commission souligne également la nécessité d’intensifier et d’étendre la garantie pour la jeunesse, et d’accélérer la mise en œuvre de l’IEJ. Elle reconnaît que des efforts supplémentaires doivent être consentis pour aider des jeunes « difficiles à atteindre » : ceux qui ne sont pas inscrits auprès des services publics de l’emploi, qui ont de faibles qualifications, qui ont abandonné l’école et dont l’entrée sur le marché du travail est compromise par de multiples écueils (pauvreté, exclusion sociale, handicap et discrimination). Parallèlement, la qualité des offres et des services proposés aux jeunes peut être améliorée.
Pour demain
Dans le cadre de l’examen à mi-parcours du budget de l’UE 2014-2020, la Commission propose de renforcer la dotation spécifique de l’IEJ en lui affectant un milliard d’euros supplémentaire et en la complétant par un autre milliard provenant du FSE d’ici 2020. Le FSE 2014-2020 investit directement 6,3 milliards d’euros dans des mesures en faveur de l’emploi des jeunes, et environ 27 milliards dans des mesures et des réformes concernant l’éducation.
Cette initiative ne touchera désormais plus que 15 États membres, au lieu de 20 initialement, puisque six d’entre eux sont parvenus à faire passer leur taux de NEETs – pourcentage de jeunes de moins de 25 ans étant sans emploi, ne suivant ni éducation ni formation – en deçà des 25% (République tchèque, Irlande, Lettonie, Lituanie, Slovénie et Suède) et que la Finlande bénéficiera désormais de cette aide. La redistribution des fonds devra donc être réajustée entre les 15 États membres pouvant toujours bénéficier de l’initiative.
Plus d'Information:
MEMO de la Commission européenne « Questions et réponses: Communication sur la garantie pour la jeunesse et l’initiative pour l’emploi des jeunes » http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-16-3215_fr.htm