La pollution atmosphérique affecte autant l'environnement que les êtres humains : selon une étude d'avril 2018 du Health Effect Institute, 95% de la population mondiale respire un air pollué. La qualité de l'air représente même la quatrième cause de décès liée à la santé, après le tabac, l'alimentation et l'hypertension artérielle.
En Europe, 21.5 % des citoyens sont exposés à des concentrations de particules fines qui dépassent les standards européens, fixés à 40mg/m3. La production de particules fines est dûe en majeure partie à la production et consommation d'énergie (chauffage, charbon); mais également au transport routier (voitures diesel notamment).
Des sanctions envers les États Membres
Pour réaliser ses objectifs d'amélioration de la qualité de l'air, la Commission européenne a insisté sur la nécessité de renforcer le dialogue et la coopération avec les États Membres dans ce domaine. Cependant, certains pays européens dépassent de façon régulière et persistante les plafonds fixés par la Commission. Celle-ci avait déjà initié des mesures, notamment en organisant un sommet ministériel sur la qualité de l'air en janvier, afin de trouver des solutions aux infractions commises par 9 États membres. La plupart d'entre eux n'ayant pas donné de gage d'amélioration crédible et efficace, la Commission européenne a décidé de lancer une procédure judiciaire devant la Cour de Justice Européenne contre 6 de ces pays :
- l'Allemagne, la France et le Royaume Uni pour le non-respect des limites fixées en matière de dioxyde d'azote et l'absence de mesures prises pour y remédier (la limite annuelle est de 40mg/m3; et a atteint 96 mg/m3 à Paris!) ;
- la Hongrie, l'Italie et la Roumanie pour concentration persistante d'un taux élevé de particules fines dans l'air ;
- l'Espagne, la Slovaquie et la République Tchèque se voient épargnés, car ces pays ont présenté des mesures correctives considérées comme adaptées.
Des mesures prises pour accompagner les États
La Commission européenne se mobilise pour remédier au problème et dans une communication adoptée le 17 mai dernier, "Une Europe qui protège: de l'air pur pour tous", elle présente les mesures disponibles pour aider les États membres à diminuer la pollution de l'air. Celles-ci reposent sur 3 piliers:
- les normes de qualité de l'air ;
- les objectifs nationaux de réduction des émissions ;
- les normes concernant les principales sources de pollution (transport routier et énergie).
Figurent parmi les mesures énoncées dans la communication pour leur venir en aide :
- l'utilisation de l'EIR, cet outil d'examen des performances environnementales des États membres en vue de leur amélioration ;
- les travaux de la Commission européenne sur la mobilité urbaine ;
- les fonds européens à disposition des États membres (les fonds de recherche du programme Horizon 2020, des fonds de cohésion, ou de ceux du programme environnemental LIFE).
De plus, l'Agence de l'Environnement de l’UE met à disposition des villes un site Internet qui leur permet d'apprécier la qualité de l'air à différents points de collecte ; pour une information claire et transparente également envers les citoyens sur la qualité de l'air dans leur lieu de résidence.
Plus d'Information:
Communication de la Commission européenne sur les mesures prises contre les pays en infraction
Notre article sur le sommet de janvier - La France désignée comme mauvais élève sur la qualité de l’air