Pour atteindre les buts de neutralité carbone 2050 pour le secteur des transports, la Commission européenne a indiqué la nécessité d'une augmentation de la part d'utilisation des biocarburants. Avec la pandémie de la Covid-19, la production de biocarburant a baissé de 11,6%, ce qui menace les objectifs européens de baisse des émissions pour le secteur des transports. Les raisons de cette chute sont la baisse de la demande et des prix du pétrole, et les perspectives pour 2021 ne sont pas non plus encourageantes à cause du deuxième confinement.
Le directeur de la division énergie renouvelable de l'agence internationale de l'énergie Paolo FRANKL a insisté sur le besoin de continuer à concevoir et mener des politiques ambitieuses, notamment sur le développement de véhicules électriques. Mais ce type de véhicule reste très peu abordable, et c'est surtout la baisse de l'utilisation de carburants fossiles et l'utilisation croissante de biocarburants qui permettra de faire la différence à court terme.
Cela représente un défi considérable pour l'industrie, qui devra donc développer de nouvelles technologies pour remplir les objectifs. Certains répondent que le biocarburant requérant de l'huile de palme, l'augmentation de sa production pourrait également signifier une accélération de la déforestation. Mais sur ce point, Paolo FRANKL rappelle que seule une infime fraction de la production d'huile de palme va aux biocarburants, quand la très grande majorité est dédiée aux industries cosmétique et agroalimentaire. Quoi qu'il en soit, la stratégie de développement du biocarburant pose des enjeux de production et necéssitera des accords avec les pays qui produisent les matières premières nécessaires à sa production.
À savoir que la directive sur la qualité des carburants exige des États membres qu'ils réduisent l'intensité en gaz à effet de serre des carburants utilisés dans les transports d'au moins 6 % d'ici 2020 par rapport à 2010, tout en fixant des normes sanitaires et environnementales sur ces mêmes carburants.
Suivant le rapport de 2018 sur la qualité des carburants, l'intensité moyenne des émissions de gaz à effet de serre des carburants dans les 27 États membres a diminué de 3,7 % par rapport à 2010. Il n'en demeure pas moins que les combustibles fossiles, notamment le diesel, constituaient la grande majorité de l'approvisionnement total en carburant, quand les biocarburants n'en représentaient que 5,2%.