L’amendement de Kigali : 3ème accord d’envergure sur le Climat

In Énergie - Environnement - Climat by Occitanie Europe

Après l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris et la création d’un marché de quota pour l’aviation civile internationale, c’est la question de l’interdiction progressive de la famille des hydrofluorocarbures (HFC), gaz à effet de serre parmi les plus polluants, qui a fait l’objet de grandes négociations à Kigali, Rwanda.

Ce sommet avait pour objectif d’amender le Protocole de Montréal, traité environnemental de 1987. C’est chose faite depuis le 15 octobre, date à laquelle les 197 parties ont décidé d’accélérer l’élimination progressive de ces gaz industriels au potentiel de réchauffement climatique 14 000 fois plus puissant que le dioxyde de carbone.

Les HFC : Quelle définition pour quels enjeux ?  

Composés de carbone, de fluor et d’hydrogène, les HFC sont utilisés comme agents réfrigérants, gaz propulseurs dans les bombes aérosols, ou bien agents d’expansion des mousses. Ces gaz de synthèse ont été développés en substitution aux chlorofluorocarbures (CFC), principaux responsables de la destruction de la couche d’ozone, qui ont été interdits par le Protocole de Montréal.

Les HFC représentent donc la nouvelle menace, mais également un des leviers d’atténuation du changement climatique les plus rapides.

 

Des objectifs et une avancée majeure pour le climat

Pour satisfaire certains pays très réticents à cet accord (tels que l’Inde), les négociateurs ont réparti les Etats-parties en trois catégories :

  • Les pays développés (dont l’UE)
  • Une centaine de pays émergents ambitieux (groupe 1)
  • Les pays en développement les plus réticents (groupe 2).

Chaque famille se devra de répondre à des objectifs spécifiques à partir de 2019.Les pays développés donneront l’exemple en adoptant des premières mesures de réduction d’ici à 2019.

En effet, les pays les plus industrialisés (dont l’UE) devront réduire de 10% l’utilisation et la production de HFC (notons que l’Union européenne a déjà adopté un règlement en 2014 qui prévoit la réduction de deux tiers d’ici à 2030 par rapport à 2014 des émissions de HFC.) Néanmoins, cet objectif sera repoussé de 10 ans pour les pays du groupe 1 et de 13 ans pour ceux du groupe 2. Le but final de l’amendement de Kigali étant de faire baisser de 85% l’utilisation et la production de HFC dans le monde.

Les pays riches devraient atteindre ces objectifs en 2036. Ceux du groupe 1 disposeront de neuf années supplémentaires (2045). Les moins courageux auront quant à eux deux années supplémentaires (2047).

En conclusion, l’accord de Kigali est le premier pas concret pour donner corps aux promesses de Paris de décembre dernier. C’est un amendement très ambitieux qui aura été négocié pendant 7 ans. Il sera d’une part juridiquement contraignant pour les Etats, et conduira d’autre part à une potentielle réduction du réchauffement d'un ½ degré d’ici à la fin du siècle. Espérons qu’il impulsera l’élan nécessaire aux prochaines négociations climatiques à Marrakech.

AGENDA :

  • COP 22 à Marrakech : 7 à 18 Novembre 2016

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