Depuis l'élection de Joe BIDEN à la présidence américaine début novembre, les Européens espèrent un retour au multilatéralisme et une discussion apaisée avec les États-Unis sur les sujets de politique internationale. En effet, les Européens voient la victoire de Joe BIDEN comme un moyen de se rapprocher des Américains après quatre ans marqués par une dégradation de la relation transatlantique avec la remise en cause des institutions multilatérales par Donald TRUMP.
Parmi les messages de félicitations, le Président du Conseil européen, Charles MICHEL déclarait son envie de "dialoguer avec le président élu, le nouveau Congrès et l'administration", tandis que la Présidente de la Commission Ursula VON DER LEYEN rappelait que les Européens et les Américains "partagent les liens les plus profonds". Elle indiquait également vouloir travailler rapidement avec les Américains sur les sujets les plus prioritaires comme la transformation numérique, le changement climatique, la réponse mondiale à la pandémie de la Covid-19 et la sécurité commune.
Dans leur discussion du 23 novembre avec le Président-élu, Ursula VON DER LEYEN et Charles MICHEL ont appelé directement Joe BIDEN à reconstruire une alliance transatlantique forte basée sur les liens économiques, la lutte contre le changement climatique et le multilatéralisme. Les leaders européens ont apprécié l'engagement de Joe BIDEN envers les alliés historiques des États-Unis et son soutien à la mise en œuvre de l’accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Preuve de la relance de la relation transatlantique à venir, le nouveau Président a affirmé le même jour son attachement aux instances de sécurité commune en s'entretenant avec le Secrétaire général de l'OTAN Jens STOLTENBERG, qui l'a remercié de son soutien.
À propos du changement climatique, Joe BIDEN affirme vouloir réintégrer l'accord de Paris sur le climat et faire en sorte que les émissions nettes de gaz à effet de serre des États-Unis soient nulles d’ici 2050. Les Américains s'aligneraient en cela sur les objectifs de l'UE, mais aussi sur les engagements de plus de la moitié des pays du G20.
Il assure également vouloir réinscrire les États-Unis dans l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les dirigeants européens, très attachés à l'OMS, voient l'organisation comme le meilleur moyen de distribuer efficacement le futur vaccin contre la Covid-19 et pour "renforcer la sécurité sanitaire globale", selon les mots de la Présidente de la Commission Ursula VON DER LEYEN.
Ces prises de position indiquent enfin que les Américains pourraient être plus enclins à dialoguer sur les sujets de politique commerciale via l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les institutions européennes entendent profiter de cette nouvelle dynamique en poussant notamment pour un mécanisme international d'ajustement carbone aux frontières.
Malgré tout, le mandat de Donald TRUMP a laissé des traces sur la relation transatlantique. Si le 11 novembre, les députés européens profitaient des résultats des élections américaines pour appeler à renouveler le "partenariat transatlantique", ils demandaient également que partenariat affirme l'autonomie de l'UE. À cette occasion, Ske KELLER (Verts/ALE, Allemagne) affirmait : « les relations transatlantiques ont été durement affectées (lors du mandat de Trump). L’enseignement est que nous devons nous-mêmes être forts, déterminés dans notre action ».