L’antiracisme est un des principes majeurs du plan de l’Union européenne pour combattre la discrimination ethnique au sein du continent européen. Néanmoins, selon l'enquête en 2017 de l'Agence des droits fondamentaux de l'UE (FRA), 45% des personnes d’origine nord‑africaine, 41% des Roms et 39% des personnes originaires d’Afrique subsaharienne ont déjà ressenti une discrimination sur le territoire européen. De plus, les minorités raciales/ethniques sont sous-représentées parmi les députés européens par rapport à leur proportion (10%) dans la population européenne. Au vu de cette situation, la Commissaire européenne à l’Egalité, la maltaise Helena Dali, commente ce vendredi 18 septembre 2020 : « Nous devons être activement anti‑raciste. » La Commission européenne a d’ailleurs décidé pour la première fois de recollecter des données sur l’ethnicité de son staff.
“Les progrès en matière de lutte contre le racisme et la haine sont fragiles – dans ce domaine, les avancées sont durement gagnées, mais très facilement perdues. C’est la raison pour laquelle l’heure du changement a sonné. Il est temps à présent de construire une Union véritablement antiraciste – en condamnant le racisme, mais aussi en agissant. La Commission va présenter un plan d’action pour commencer à concrétiser ce projet.” Présidente von der Leyen, Parlement européen, 16 septembre 2020
De ce fait, la Commission européenne a établi un « plan d’action de l’UE contre le racisme 2020‑2025 », qui réunit des acteurs de différents niveaux afin de combattre les plus efficacement possible le racisme dans l’UE, notamment en adoptant des plans d'action nationaux contre le racisme. Diverses politiques européennes liées à la discrimination raciale seront révisées, telle que la « Directive sur l’égalité raciale », et une nouvelle législation sera présentée au plus tard en 2022, en particulier dans le domaine de l'application des lois. Par exemple, élargir le spectre des crimes motivés par la haine au niveau européen. L'UE réfléchit également à une législation introductive qui renforcerait le rôle et l'indépendance des organismes de promotion de l'égalité, des organisations publiques qui aident les victimes de discrimination, ainsi que le suivi et la promotion des questions relatives aux droits. Une organisation promouvant la diversité et l’inclusion serait créée ainsi qu’un poste de coordinateur anti-racisme. La Commission encourage également l’avancement de la directive anti-discrimination, proposée en 2008, dans le processus législatif. En effet, bien qu’elle aurait transposé le principe de l'égalité de traitement dans le droit européen, elle avait divisé les ministres des Etats Membres. De plus, le 21 mars 2021, un sommet antiraciste est organisé par l’UE, et chaque année une « capitale européenne de l'inclusion et de la diversité » sera désignée. Cet ensemble de mesures a pour but d’encourager un changement sociétal complet sur le racisme au sein du territoire européen.
Ce plan survient après les manifestations liées à la mort de George Floyd, un homme noir non-armé, qui avait été tué par la police aux Etats-Unis. Sa mort avait provoqué de nombreux mouvements de protestations contre le racisme, donnant naissance au mouvement « Black Lives Matter ». De ce fait, ce plan est perçu favorablement par les représentants de la société civile, le considérant comme un instrument décisif et positif pour les personnes racisées dans l’Union européenne. Cependant, d’autres considèrent que ses mesures auraient pu être plus fortes.