Le 6 novembre 2018, à partir de 15h35 en France, les femmes ont commencé à travailler « gratuitement ». Date symbolique peut-être, il s’agissait surtout de dénoncer les inégalités salariales qui courent toujours. Au-delà de la situation française, qu’en est-il au niveau européen ?
Le 10 avril dernier, lors d’une réunion informelle à Bucarest, les ministres compétents ont réaffirmé leur détermination à lutter contre les inégalités Hommes/Femmes au travail. Cette volonté doit se traduire par :
- L’amélioration de l’accès au travail pour les femmes, quel que soit le secteur d’activité ;
- L’amélioration de l’équilibre ente vie privée et vie professionnelle (ce qui signifie que le principe d’égalité de traitement, notamment en termes de rémunération, doit être respecté).
S’il existe une stratégie pour l’égalité des sexes, celle-ci arrive à échéance à la fin 2019. En ce sens, nombreux ont été les ministres à vouloir faire de l’égalité des sexes une des priorités politiques de la nouvelle stratégie en la matière.
Certes la situation s’améliore lentement, toutefois les progrès à faire restent considérables. Ainsi, la commissaire à l’Emploi et aux Affaires sociales, M. THYSSEN, a rappelé que les inégalités Hommes/Femmes coûtent à l’économie européenne environ 370 milliards d’euros par an.
Pourtant, si les dirigeants politiques sont de plus en plus nombreux à déplorer cette inégalité, cela semble surtout être des effets d’annonce. Effectivement, ce même 10 avril 2019, l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) soulignait que moins de 1% des fonds structurels et d’investissements devait à priori être réservé à l’égalité Hommes/Femmes dans le prochain cadre financier pluriannuel. A la même occasion, l’EIGE a préconisé que l’égalité des sexes soit une priorité générale du prochain cadre financier pluriannuel mais aussi, qu’un système de suivi de l’égalité hommes/femmes soit instauré dans tous les programmes de financement.
Pour rappel, le taux d’emploi des femmes est inférieur de 11.5 points à celui des hommes et ceux-ci ont un salaire supérieur de 16 points à celui des femmes. Néanmoins, pour atteindre l’égalité hommes/femmes au travail, des mesures doivent également être prises concernant les hommes. De fait, l’adoption d’une directive visant à faciliter la conciliation vie privée / vie professionnelle, le 04 avril dernier par le Parlement européen semble aller en ce sens : effectivement, elle oblige les Etats membres à mettre en place des exigences minimales pour permettre aux femmes d’accéder plus facilement au marché du travail tout en donnant plus de place au second parent dans la famille. A titre d’exemple, un congé paternité (ou pour le second parent dans les pays le reconnaissant) d’au moins 10 jours est accordé à ceux-ci lors de la naissance d’un enfant, congé dont la rémunération sera équivalente à celle d’un congé maladie. Ou encore, plus de flexibilité dans les conditions de travail devraient être permises comme le télétravail ou des horaires plus flexibles.