Généralement cité pour ses réussites, le programme Erasmus + pourrait néanmoins bénéficier de certaines améliorations concernant les procédures de candidature et les indicateurs de performance, selon la Cour des comptes. Pour rappel, Erasmus + dispose d'un budget de 16.45 milliards d'euros pour la période 2014-2020, afin de soutenir les domaines de l'éducation et de la formation, de la jeunesse et du sport.
Une évaluation perfectible
Dans un rapport publié le 6 septembre dernier, la Cour des comptes s'est principalement intéressée à la mobilité des apprenants et du personnel de l'enseignement supérieur (plus de 2,3 millions en avait bénéficié en janvier 2018), à l'enseignement et la formation professionnelle et l'éducation des adultes ainsi que du personnel dans l'enseignement scolaire des jeunes . L'observation majeure des auditeurs se porte sur les indicateurs d'évaluation du programme. En effet, ils estiment que ces indicateurs ne sont pas suffisamment en lien avec les objectifs du programme. Ils recommandent de davantage mesurer "le degré de réalisation des objectifs généraux et spécifiques au programme et de donner la priorité à la performance lors de l'affectation des fonds".
La garantie de prêts remise en question
Les auditeurs relèvent par ailleurs que le mécanisme de garantie de prêts ne fonctionne pas. Ce système, introduit en 2014 dans le programme, a pour but de donner des garanties partielles aux intermédiaires financiers qui accordent des prêts "aux conditions les plus favorables possible" aux étudiants. Ce mécanisme est, pour l'heure, réservé aux étudiants entrant en second cycle (master). Sur les 200 000 étudiants visés d'ici 2020, seuls 358 ont actuellement bénéficié d'un prêt de ce type. Le système ne fonctionne d'ailleurs que dans trois pays actuellement (France, Turquie et Espagne), au travers d'un seul intermédiaire.
Selon les auditeurs, la raison principale de cet échec, pourrait être le manque de souplesse du règlement en matière de protection des emprunteurs ainsi qu'un manque de prise en compte des pratiques courantes du marché. De plus, la population concernée par le mécanisme est assez restreinte, puisqu'elle se limite au étudiants de second cycle, limitant donc l'intérêt des intermédiaires financiers à fournir une garantie de prêt. Les auditeurs ont ainsi recommandé d'appliquer le mécanisme aux étudiants de premier cycle et aux doctorants.
Outre ces constats, les conclusions du rapport recommandant également de :
- étendre Erasmus+ Mobilité aux élèves et faciliter l'accessibilité du programme aux doctorants.
- remettre en place le financement de l'apprentissage des langues en classe.
- rendre le programme encore plus accessible grâce à la simplification du système, en réduisant la charge administrative et en améliorant les outils informatiques.
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Consulter le rapport ici.