La Commission européenne a publié sa proposition très controversée qui permettrait de renouveler pour quinze années l’autorisation d’utiliser du glyphosate dans l’Union européenne. Le glyphosate, pesticide et élément chimique largement utilisé dans les désherbants, pourrait alors être autorisé sur le marché européen jusqu’en 2031. Cette autorisation serait toutefois accompagnée d’une interdiction : celle de l’utilisation du tallowamine, un co-formulant ajouté au glyphosate pour produire des pesticides.
L’autorisation de ce produit chimique, herbicide le plus utilisé au monde, fait l’objet de nombreuses controverses. En effet, il existe un débat à l’échelle européenne sur le caractère cancérigène de ce pesticide. D’une part, le Comité International de Recherche sur le Cancer de l’OMS (organisation mondiale de la santé) dénonce le caractère « probablement cancérigène » du pesticide, et s’oppose ainsi vivement, selon le principe de précaution, à son renouvèlement. D’autre part, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) que semble suivre la Commission européenne, affirme que le glyphosate n’est probablement pas cancérigène, tout en mentionnant néanmoins quelques risques.
De nombreux députés européens appartenant au groupe Les Verts ont vivement dénoncés ce projet de la Commission. Michèle Rivasi, eurodéputée française pour les Verts, a d’ailleurs annoncé avoir déjà soumis un projet d’objection à ce texte qui pourrait être voté en avril prochain en session plénière.
Étant donné l’ampleur du débat autour de ce renouvèlement d’autorisation, il semblerait que la Commission pourrait atténuer cette autorisation et la réduire à 10 ans.